Un crime d'intimidation qui secoue la République
Le meurtre de Mehdi Kessaci, frère du militant écologiste Amine Kessaci, a été qualifié de « crime d'intimidation » par le gouvernement. Une réunion d'urgence à l'Élysée, présidée par Emmanuel Macron, a rassemblé les principaux ministres concernés pour faire le point sur la lutte contre le narcotrafic, un fléau qui gangrène Marseille et au-delà.
Laurent Nuñez dénonce une stratégie d'intimidation
Le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a souligné lors d'une déclaration à BFMTV que l'assassinat de Mehdi Kessaci n'était pas un simple règlement de comptes, mais une tentative d'intimidation. « C'est un meurtre préparé, totalement inédit, un véritable point de bascule », a-t-il affirmé, évoquant une riposte des trafiquants face aux récentes actions répressives.
Macron annonce une visite à Marseille
Le président de la République a annoncé qu'il se rendrait à Marseille « à la mi-décembre » pour évaluer la situation sur le terrain. Une visite qui intervient dans un contexte de tensions croissantes, alors que les municipales approchent. Le ministre de l'Intérieur sera également présent ce jeudi, accompagné de son homologue de la Justice, Gérald Darmanin.
L'extrême droite instrumentalise la crise
Alors que le gouvernement tente de rassurer, l'extrême droite ne manque pas de capitaliser sur la situation. Franck Allisio, candidat du Rassemblement national (RN) à la mairie de Marseille, a réclamé « l'état d'urgence » dans la ville, une mesure qui renforcerait les pouvoirs des préfets. Sur X, Marine Le Pen a appelé l'exécutif à « se ressaisir » face aux « gangs qui ensanglantent la France ».
Une loi narcotrafic insuffisante selon les maires
La loi promulguée en juin dernier, censée renforcer la lutte contre le narcotrafic, est jugée insuffisante par les élus locaux. David Lisnard, président de l'Association des maires de France (AMF), a critiqué les « affichages » sans moyens concrets. « Au-delà des réunions d'urgence, ce qu'il faut, c'est l'exécution des choses », a-t-il déclaré.
Un fléau qui dépasse Marseille
Le narcotrafic ne se limite pas à Marseille. À Grenoble, un adolescent a été grièvement blessé par balle près d'un point de vente de drogue. Le mineur, connu des services de police pour trafic de stupéfiants, était toujours dans le coma lundi. Une situation qui illustre l'ampleur du phénomène en France.
La gauche exige des actes concrets
Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, a dénoncé l'inaction du gouvernement. « Ce n'est pas la police municipale qui pourra lutter contre les narcotrafiquants. Si Macron sort de cette réunion avec un simple communiqué, c'est du vent », a-t-il prévenu. Une critique qui rejoint celle des maires, qui réclament des moyens supplémentaires.
Un enjeu européen et international
Si la France lutte contre le narcotrafic, le phénomène reste un défi pour l'Europe. Des pays comme le Portugal, qui a adopté une politique de dépénalisation, pourraient inspirer des solutions alternatives. En revanche, des États comme la Russie ou la Chine, souvent accusés de faciliter les réseaux criminels, restent des obstacles dans la coopération internationale.