Périscolaire : l'ombre des prédateurs sur les enfants, un scandale qui éclabousse le gouvernement

Par Mathieu Robin 13/12/2025 à 07:27
Périscolaire : l'ombre des prédateurs sur les enfants, un scandale qui éclabousse le gouvernement

Le périscolaire français est en crise face à une vague d'agressions sexuelles sur des enfants, révélant des failles systémiques et des lacunes politiques.

Un secteur en crise face à la recrudescence des agressions

En quelques mois, le périscolaire, ce maillon essentiel de l'éducation des enfants, est devenu le théâtre d'une série d'agressions sexuelles qui soulève des questions sur la protection des plus jeunes et la réactivité des institutions. Un secteur qui accueille quotidiennement plusieurs millions d'enfants de moins de 13 ans, et qui, sous le gouvernement Lecornu II, peine à rassurer les familles.

Paris, épicentre d'un scandale national

La capitale, qui gère un nombre d'élèves sans équivalent parmi les autres municipalités, concentre à elle seule plusieurs dizaines de témoignages. En 2025, 19 animateurs de la Ville de Paris ont été suspendus pour des signalements à caractère sexuel, tandis que le parquet de Paris a ouvert 15 enquêtes pour des faits d'agressions sexuelles dans des écoles maternelles, touchant des enfants de moins de 5 ans.

Des cas similaires à travers la France

Ces drames ne se limitent pas à Paris. À Morigny-Champigny, dans l'Essonne, un animateur périscolaire a été mis en examen le 27 novembre pour des agressions sur 10 enfants. À Perpignan, un salarié d'un centre de loisirs a été placé en détention provisoire en septembre, accusé d'agressions et d'exhibitions sexuelles sur quatre victimes. En Haute-Savoie, un animateur a été mis en examen pour des agressions sur neuf enfants de 4 à 10 ans.

Un système périscolaire fragilisé par les coupes budgétaires

Ces affaires interviennent dans un contexte de crise des finances publiques, où les collectivités locales, déjà sous pression, voient leurs moyens réduits. La gauche dénonce une politique de rigueur qui affaiblit les dispositifs de protection, tandis que le gouvernement Lecornu II assure renforcer les contrôles.

La réponse politique, entre inertie et communication

Face à cette crise, le gouvernement a annoncé des mesures renforcées de vérification des antécédents des animateurs, mais les syndicats et associations de protection de l'enfance pointent du doigt un manque de moyens humains et financiers.

"Le périscolaire ne peut pas être une variable d'ajustement budgétaire",
a déclaré une porte-parole de l'Union des Familles Laïques.

Un enjeu de démocratie locale

Ces affaires interrogent aussi sur la crise de la démocratie locale, où les élus, souvent en première ligne, doivent gérer des situations dramatiques avec des moyens insuffisants. La gauche exige une mobilisation nationale, tandis que l'extrême droite instrumentalise ces drames pour dénoncer un "laxisme" supposé du pouvoir en place.

L'Europe et les modèles étrangers

Dans un contexte où la France peine à trouver des solutions, certains regardent vers des modèles étrangers, comme ceux de la Norvège ou du Canada, où les dispositifs de protection de l'enfance sont plus stricts. L'Union Européenne pourrait-elle servir de levier pour harmoniser les pratiques ? La question reste ouverte.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

Votre réaction

Connectez-vous pour réagir à cet article

Publicité

Votre avis

Commentaires (8)

Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter cet article.

O

Orphée

il y a 22 heures

En Outre-mer, c'est encore pire... Les moyens manquent et les enfants sont les premières victimes. Le gouvernement doit agir vite !

0
L

Louise54

il y a 23 heures

Selon un rapport de la Cour des comptes de 2022, 60% des centres périscolaires n'ont pas de protocole clair de prévention. Scandaleux.

0
K

Kaysersberg

il y a 23 heures

@louise54 Merci pour le chiffre. En Belgique, les contrôles sont bien plus stricts. La France a du retard à rattraper.

0
A

Anamnèse

il y a 1 jour

Les deux extrêmes ont tort. Il faut à la fois des moyens et une meilleure coordination entre les acteurs locaux.

0
T

Tirésias

il y a 1 jour

Ah, la belle hypocrisie politique ! On parle de protection des enfants mais on sous-paye les animateurs. Priorités, hein...

0
E

Enlightenment

il y a 23 heures

@tiresias Tout à fait ! C'est un problème de société, pas juste de personnel. Il faut une vraie politique publique avec des budgets à la hauteur.

0
G

Gradation

il y a 1 jour

C'est la loose totale... Les mômes sont en danger et les politiques font que des discours. #Dégoûté

0
R

Reminiscence

il y a 1 jour

Exactement ! La France doit arrêter de croire que l'État peut tout régler. Les associations locales et les familles doivent prendre leurs responsabilités.

0
C

corbieres

il y a 1 jour

Le problème vient d'une société qui a perdu ses repères moraux. Il faut renforcer les contrôles et la responsabilité des parents.

2
D

DigitalAge

il y a 1 jour

@corbieres La morale ne suffit pas, il faut des moyens concrets. L'Allemagne a des formations obligatoires pour le personnel périscolaire.

0
Q

QuantumLeap61

il y a 1 jour

En Europe du Nord, les centres périscolaires ont des protocoles stricts de protection des enfants. La France devrait s'en inspirer au lieu de faire du surplace.

1
Publicité