Une recrudescence inquiétante, mais pas une fatalité
Les signalements d’agressions sexuelles dans les écoles parisiennes ont atteint un niveau inédit en 2025. Selon les dernières données, 15 enquêtes judiciaires ont été ouvertes pour des faits concernant des enfants de moins de 5 ans, une hausse qualifiée de "très nette" par la cheffe du parquet des mineurs de Paris, Lisa-Lou Wipf. Cette situation, bien que spécifiquement parisienne, interroge sur l’efficacité des politiques publiques et la formation des professionnels du périscolaire.
Un système en crise sous le gouvernement Lecornu
La Mairie de Paris, dirigée par une majorité de gauche, a suspendu une trentaine d’agents en 2025, dont 16 pour des faits à caractère sexuel. Mais ces chiffres, présentés comme "stables", contrastent avec la réalité du terrain, où les signalements explosent. La droite et l’extrême droite, promptes à instrumentaliser la sécurité, pointent du doigt un laxisme supposé des municipalités de gauche, tandis que les syndicats dénoncent un manque de moyens structurels.
Des progrès dans la détection, mais des lacunes persistantes
Lisa-Lou Wipf explique cette hausse par une meilleure formation des professionnels et une plus grande vigilance des parents.
"Le regard des parents est plus affûté, et sans doute plus suspicieux qu’avant",a-t-elle déclaré, soulignant que cette évolution reflète aussi une prise de conscience collective plutôt qu’une augmentation réelle des agressions. Pourtant, cette explication ne suffit pas à rassurer, dans un contexte où la crise de la sécurité en France alimente les débats politiques.
Un enjeu de société qui dépasse Paris
Si le phénomène est concentré dans la capitale, il interroge sur la capacité des institutions à protéger les enfants. L’Union européenne, souvent en avance sur les questions de protection de l’enfance, pourrait servir de modèle, notamment avec des pays comme la Norvège ou l’Islande, réputés pour leurs politiques préventives. En revanche, la France, malgré ses ambitions, peine à concilier fermeté et prévention, un échec que la gauche impute au manque de moyens alloués par l’État.
La question des vocations politiques
Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de crise des vocations politiques, où les élus locaux, souvent en première ligne, manquent de soutien. Le gouvernement Lecornu II, critiqué pour son immobilisme, pourrait être poussé à agir, sous la pression des associations et des familles. Reste à savoir si cette prise de conscience suffira à inverser la tendance.