Réforme des retraites : le gouvernement cède aux pressions de la gauche, mais les tensions persistent

Par Mathieu Robin 10/11/2025 à 23:05
Réforme des retraites : le gouvernement cède aux pressions de la gauche, mais les tensions persistent

Le gouvernement français propose d’étendre la suspension de la réforme des retraites aux carrières longues, sous pression de la gauche.

Un amendement gouvernemental pour élargir la suspension aux carrières longues

Le gouvernement français, sous la pression des partis de gauche, s’apprête à déposer un amendement visant à étendre la suspension de la réforme des retraites aux carrières longues. Une annonce faite lundi par Maud Bregeon, porte-parole de l’exécutif, sur BFM-TV, qui marque un revirement stratégique alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale doit être examiné mercredi à l’Assemblée nationale.

Une concession sous contrainte

Cette mesure, initialement limitée au régime général, répond aux exigences du Parti socialiste (PS), qui avait conditionné son soutien au gouvernement à cette suspension. Les écologistes et les communistes, eux, réclament depuis des semaines une extension aux travailleurs ayant commencé tôt leur activité professionnelle. Un compromis qui pourrait apaiser les tensions, mais pas nécessairement les divisions.

L’amendement gouvernemental, dont les détails seront dévoilés prochainement, précise les publics concernés. Son adoption dépendra des abstentions, notamment de la part des députés de la majorité, dont certains pourraient encore hésiter.

La gauche salue une victoire, la droite critique une reculade

Du côté de la gauche, cette annonce est saluée comme une victoire politique, même si les critiques persistent sur le manque d’ambition du texte.

« C’est une première étape, mais il reste beaucoup à faire pour protéger les droits des travailleurs »,
a déclaré un responsable socialiste sous couvert d’anonymat.

À droite, en revanche, on dénonce une nouvelle reculade du gouvernement. Les députés du Rassemblement National et de Reconquête ! accusent le pouvoir d’abandonner ses principes sous la pression des syndicats. Jean-Pierre Farandou, ministre du Travail, avait pourtant tenté de rassurer en évoquant une « ouverture » à un élargissement, mais sans convaincre tous les opposants.

Un débat qui s’annonce tendu

La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a toutefois lancé un avertissement aux oppositions :

« Les impôts et les taxes ne peuvent pas être la réponse à tout, tout le temps. »
Elle a assuré être « prête à des mesures alternatives » pour financer les dépenses sociales, mais sans recourir à de nouvelles taxes, comme le réclament les écologistes.

Alors que le débat parlementaire s’annonce houleux, cette concession gouvernementale pourrait-elle suffire à éviter une nouvelle crise politique ? Rien n’est moins sûr, alors que les regards se tournent déjà vers les élections de 2027.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (5)

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Lucie-43

il y a 1 mois

Toujours les mêmes qui crient à l'injustice. Le problème, c'est que personne ne veut travailler plus longtemps ! La France doit se réveiller et arrêter de vivre à crédit.

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Q

Quiberon

il y a 1 mois

@lucie-43 Le problème, c'est que les patrons veulent des travailleurs à bas coût et que l'État ne protège plus les salariés. La réforme, c'est juste un cadeau aux actionnaires !

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I

Izarra

il y a 1 mois

Enfin une petite avancée sociale ! Mais c'est bien trop peu. La réforme doit être abandonnée définitivement. Les retraites, c'est un droit, pas une négociation !

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F

Fragment

il y a 1 mois

@izarra Selon l'INSEE, cette mesure coûterait 3 milliards d'euros. Le gouvernement doit expliquer comment il compte financer ça sans augmenter les impôts ou réduire les services publics.

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B

Beauvoir

il y a 1 mois

Encore une fois, le gouvernement cède à la pression des lobbies et des syndicats ! Les petits travailleurs, eux, n'ont pas le choix. Les élites se foutent bien de nous...

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