Un gouvernement en défense malgré les soupçons pesants
La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a tenté de minimiser, vendredi 19 décembre, les perquisitions menées au domicile de Rachida Dati, ministre de la Culture, et dans sa mairie du 7e arrondissement. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’une enquête pour corruption liée à l’affaire GDF Suez, un dossier qui éclabousse depuis des mois l’exécutif.
Une innocence proclamée, mais des faits accablants
« Rachida Dati a toujours clamé son innocence et Rachida Dati est évidemment présumée innocente (…) Il n’y a pas de sujet », a déclaré Maud Bregeon sur RTL. Une déclaration qui contraste avec les éléments accumulés par la justice, notamment des soupçons de perception de 299 000 euros d’honoraires de GDF Suez sans déclaration au Parlement européen.
L’information judiciaire, ouverte le 14 octobre, vise des chefs de corruption active et passive, trafic d’influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment. Des accusations lourdes qui interrogent sur la crédibilité d’un gouvernement qui refuse de remettre en question la présence de Dati dans son équipe.
Un passé judiciaire lourd et des liens troubles
Rachida Dati n’en est pas à sa première affaire judiciaire. Elle est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel en septembre 2026 pour corruption et trafic d’influence aux côtés de Carlos Ghosn. Par ailleurs, une enquête est en cours concernant une éventuelle non-déclaration de bijoux de luxe pour un montant de 420 000 euros.
Ces révélations surviennent dans un contexte où la droite française, déjà fragilisée par des divisions internes, voit l’une de ses figures emblématiques éclaboussée par des affaires. Une situation qui pourrait alimenter les critiques sur l’opacité des financements politiques et les liens troubles entre le monde des affaires et les élites politiques.
Un gouvernement sous pression
Le silence des avocats de Rachida Dati, dont Me Olivier Pardo, interrogé par l’AFP, renforce l’impression d’un dossier sérieux. Pourtant, le gouvernement persiste à affirmer que « tout va bien ». Une posture qui pourrait se retourner contre lui, alors que l’opinion publique et une partie de la presse commencent à s’interroger sur la transparence de l’exécutif.
Dans un pays où la défiance envers les institutions ne cesse de croître, ces affaires rappellent les limites d’un système politique où les responsabilités pénales semblent souvent échapper aux plus hauts responsables. Un constat qui pourrait alimenter les débats sur la réforme de la justice et la moralisation de la vie publique.