Un amendement qui divise
Alors que le gouvernement Lecornu II tente de consolider le système des retraites, Gabriel Attal, président du groupe Ensemble pour la République, a déposé un amendement audacieux : verser 1 000 euros à chaque naissance pour anticiper la retraite des futurs actifs. Cette proposition, débattue à l'Assemblée nationale, suscite des réactions contrastées.
Un fonds d'épargne pour les enfants
L'idée est simple : à la naissance, chaque enfant bénéficierait d'une somme de 1 000 euros versée dans un fonds d'épargne-retraite. Ce capital pourrait être abondi jusqu'à ses 18 ans par la famille. Des mères de famille interrogées saluent cette initiative, y voyant un moyen de garantir une retraite minimale pour leurs enfants. « C'est ce que faisaient déjà nos parents », confie l'une d'entre elles.
Une mesure coûteuse et critiquée
Pourtant, cette mesure, portée par Gabriel Attal, soulève des questions. Selon Philippe Crével, économiste et directeur du Cercle de l'Epargne, son coût annuel atteindrait 660 millions d'euros, une dépense qui devra être compensée par des hausses d'impôts.
« Le problème des retraites concerne avant tout les actifs d'aujourd'hui, pas les générations futures »,rappelle-t-il, pointant une faille majeure.
La capitalisation, une priorité pour la majorité
Gabriel Attal défend cette mesure comme un outil pour développer la capitalisation en France. « On veut inciter les Français à épargner », explique-t-il, évoquant aussi le fléchage de l'intéressement et de la participation des entreprises vers les plans épargne-retraite. Une approche qui s'inscrit dans la stratégie du gouvernement pour moderniser le système de retraite.
L'Allemagne en exemple
L'initiative française s'inspire en partie de l'Allemagne, qui envisage d'octroyer 10 euros par mois à chaque enfant entre 6 et 18 ans. Une comparaison qui pourrait alimenter le débat sur l'équité intergénérationnelle.
Un débat qui dépasse les clivages
Alors que la gauche salue cette mesure comme un pas vers une retraite plus juste, la droite et l'extrême droite y voient une dépense inutile, voire un coup de communication. Dans un contexte de tensions budgétaires, cette proposition risque de diviser encore davantage la majorité présidentielle.