Ruptures conventionnelles : le gouvernement sauve in extremis un dispositif clé pour les fonctionnaires

Par Mathieu Robin 11/12/2025 à 17:16
Ruptures conventionnelles : le gouvernement sauve in extremis un dispositif clé pour les fonctionnaires

Le gouvernement tente de pérenniser les ruptures conventionnelles pour les fonctionnaires avant leur disparition fin décembre.

Un dispositif expérimentale menacé de disparition

Le temps presse pour les fonctionnaires français. Sans intervention législative avant le 31 décembre, les ruptures conventionnelles disparaîtront du paysage administratif. Ce mécanisme, instauré en 2019 pour faciliter les reconversions professionnelles, était initialement prévu pour une durée de six ans, jusqu'au 31 décembre 2025. Pour les contractuels, en revanche, le dispositif a été pérennisé dès l'origine.

Une pérennisation tardive mais nécessaire

Face à l'échéance, le gouvernement Lecornu II a déposé un amendement au Sénat dans le cadre du projet de loi de finances pour 2026. Ce texte, qui doit être examiné samedi 13 décembre, vise à sauver in extremis ce dispositif tant critiqué par la droite et l'extrême droite. Ce n'est pas la première tentative : Laurent Marcangeli, ancien ministre de la fonction publique, avait tenté de pérenniser ce mécanisme avant la chute du gouvernement Bayrou en septembre dernier.

Un enjeu de justice sociale et de modernisation

Les ruptures conventionnelles représentent un outil précieux pour les fonctionnaires souhaitant changer de voie professionnelle ou anticiper leur retraite. Ce dispositif, souvent présenté comme un symbole de flexibilité dans le secteur public, est pourtant régulièrement attaqué par les partis conservateurs.

"La pérennisation de ce mécanisme est une question de justice sociale",
a déclaré un proche du ministre actuel de la fonction publique, David Amiel.

Un contexte politique tendu

Cette initiative intervient dans un contexte marqué par des tensions croissantes au sein de la majorité présidentielle. Alors que la gauche salue cette mesure comme un progrès social, la droite et l'extrême droite dénoncent une dérive libérale du service public. Les syndicats de fonctionnaires, quant à eux, restent divisés sur cette question, certains y voyant une forme de précarisation déguisée.

L'Europe en exemple

Plusieurs pays européens, comme la Norvège et l'Islande, ont déjà pérennisé des dispositifs similaires avec succès. Ces exemples pourraient inspirer la France dans sa démarche de modernisation de la fonction publique. Reste à savoir si le gouvernement parviendra à convaincre le Sénat, où les débats s'annoncent serrés.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (5)

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TruthSeeker

il y a 1 jour

Perso, je trouve ça un peu late. Le gouvernement aurait dû anticiper au lieu de faire du sauvetage de dernière minute. Et puis, les jeunes précaires dans le privé, ils ont droit à quoi, eux ?

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Max95

il y a 1 jour

@truthseeker Exactement. La Cour des comptes a déjà pointé du doigt le manque de transparence sur ces dispositifs. On a l'impression que c'est toujours la même histoire : on court après les problèmes au lieu de les prévenir.

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Malo du 40

il y a 1 jour

Je comprends les deux positions, mais il faut reconnaître que ce dispositif peut aider certains à se reconvertir. Reste à savoir si c'est la bonne solution pour tous...

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Z

Zeitgeist

il y a 1 jour

Selon l'INSEE, seulement 12% des fonctionnaires utilisent ce dispositif. La question n'est pas son maintien, mais son utilité réelle. Un débat nécessaire sur les chiffres.

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corbieres

il y a 1 jour

Enfin une mesure de bon sens ! Les fonctionnaires méritants doivent pouvoir quitter leur poste sans être pénalisés. La gauche veut toujours tout bloquer, mais heureusement le gouvernement agit.

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Enlightenment

il y a 1 jour

@corbieres 'Bon sens' ? Vous parlez de précariser encore plus les travailleurs ? Les ruptures conventionnelles, c'est une porte de sortie pour les employeurs, pas une victoire pour les salariés !

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É

Éditorialiste anonyme

il y a 1 jour

Encore un coup de théâtre gouvernemental... Les ruptures conventionnelles, c'était déjà un truc compliqué pour les fonctionnaires, et là on les sauve in extremis ? Franchement, ça sent le bricolage à la va-vite. #GouvernementEnModePilotageAutomatique

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