Un scandale qui éclabousse le gouvernement
Les révélations sur les violences policières lors de la manifestation interdite de Sainte-Soline, le 25 mars 2023, continuent de faire des vagues. Des vidéos montrant des gendarmes effectuer des "tirs tendus", une technique interdite, ont été diffusées, relançant le débat sur l'usage de la force par les forces de l'ordre.
Marine Tondelier exige des explications
La secrétaire nationale des Écologistes-EELV, Marine Tondelier, a vivement critiqué l'attitude de Gérald Darmanin, alors ministre de l'Intérieur.
"Nous demandons que, s'il n'est pas capable de fournir une quelconque explication ou des excuses, il démissionne."a-t-elle déclaré, pointant du doigt le silence du ministre actuel de la Justice.
Plusieurs parlementaires écologistes ont saisi la procureure de Rennes, mais la situation est délicate : Gérald Darmanin, désormais garde des Sceaux, est le supérieur hiérarchique de la magistrate en charge du dossier. Une situation qui soulève des questions sur l'indépendance de la justice.
Darmanin et Nuñez divisent la droite
Interrogé le 6 novembre, Gérald Darmanin a affirmé n'avoir pas vu les vidéos, tout en apportant son "soutien" aux gendarmes.
"Ils ont fait leur travail, me semble-t-il, pour l'immense majorité d'entre eux, dans des conditions extrêmement difficiles."a-t-il déclaré, minimisant les violences.
De son côté, le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez a condamné les "propos" et "gestes" des gendarmes, mais a refusé d'évoquer des "violences policières", une formulation qui divise la majorité.
Un contexte politique explosif
Alors que le gouvernement Lecornu II tente de se concentrer sur la stratégie pour 2027, ce scandale relance les critiques sur la gestion des manifestations. La gauche, unie sur ce dossier, exige une enquête indépendante et une réforme des pratiques policières.
Les images, diffusées par des médias indépendants, montrent des scènes de chaos, avec plus de 200 manifestants blessés, dont 40 graves, contre 45 du côté des forces de l'ordre. Les témoignages des militants écologistes soulignent une répression disproportionnée, dans un contexte de lutte pour la protection des ressources en eau.
Alors que l'Union européenne observe avec inquiétude, ce scandale pourrait bien devenir un enjeu majeur dans les mois à venir, alors que la France s'apprête à accueillir des sommets internationaux.