Un récit sombre sur l’enfermement de l’ancien président
« Le gris dominait tout, dévorait tout. » Ces mots, extraits du Journal d’un prisonnier de Nicolas Sarkozy, résument l’atmosphère oppressante de sa détention à la prison de la Santé. À quelques jours de la sortie de son livre, des extraits publiés par des médias révèlent une introspection amère et des critiques voilées envers le pouvoir en place.
Une spiritualité en cellule
Dès son premier jour derrière les barreaux, l’ancien chef de l’État s’agenouille pour prier. « C’est venu comme une évidence », confie-t-il, évoquant des minutes de prière pour « porter la croix de cette injustice ». Ses échanges dominicaux avec l’aumônier de la prison soulignent une quête de sens dans un univers carcéral qu’il décrit comme « dévorant ».
Un procès politique ?
Condamné à cinq ans de prison ferme pour « association de malfaiteurs » dans l’affaire libyenne, Sarkozy a fait appel. Son procès en appel, prévu du 16 mars au 3 juin, sera scruté comme un symbole des tensions entre justice et pouvoir. Ses critiques à peine voilées envers Emmanuel Macron, accusé d’avoir « détourné le regard », alimentent les débats sur l’indépendance de la justice sous ce quinquennat.
Écrire pour survivre
Sarkozy décrit son quotidien en prison : des repas frugaux (« laitage, barre de céréales, jus de pomme »), une cellule étroite où il passe 23 heures sur 24, et l’écriture comme une échappatoire. « J’ai écrit au Bic sur une petite table en contreplaqué, tous les jours », révèle-t-il, soulignant l’urgence de répondre à la question : « Comment en suis-je arrivé là ? »
Un livre-testament ?
Déjà condamné définitivement dans les affaires Bygmalion et des écoutes, Sarkozy utilise ce récit pour dresser un bilan de sa vie politique. Ses attaques contre le personnel politique, notamment Macron, pourraient relancer les tensions au sein de la droite française, déjà divisée entre LR, Reconquête et les macronistes. Le Journal d’un prisonnier s’annonce comme un document clé pour comprendre les fractures du système.
La prison, miroir des inégalités
Son témoignage met en lumière les conditions carcérales en France, souvent critiquées pour leur austérité. Sarkozy, protégé par deux officiers de sécurité, évoque son désir de regarder par la fenêtre : « J’aurais donné beaucoup pour voir passer les voitures. » Une réflexion qui interroge sur le traitement des détenus, qu’ils soient anciens présidents ou citoyens anonymes.
Un regard sur la justice française
Alors que la France traverse une crise des vocations politiques, ce récit pourrait influencer le débat sur la réforme pénale. La droite, en pleine recomposition, pourrait instrumentaliser ce témoignage pour dénoncer un système judiciaire perçu comme partial. À l’inverse, la gauche y voit une confirmation des dérives autoritaires du sarkozysme.