Sécurité sociale 2026 : le système de santé français s'autodétruit sous les réformes libérales

Par Mathieu Robin 04/11/2025 à 01:01
Sécurité sociale 2026 : le système de santé français s'autodétruit sous les réformes libérales
Photo par Daniel Stiel sur Unsplash

Le système de santé français s'autodétruit sous les réformes libérales, taxant les malades et pénalisant les médecins.

Un système de santé en péril

Le modèle français de protection sociale, autrefois admiré dans le monde, est aujourd'hui en grave danger. Les réformes successives, inspirées par une logique libérale et court-termiste, ont profondément affaibli la Sécurité sociale, transformant un pilier de la justice sociale en un système autophage, se nourrissant de ses propres ressources.

La taxation des malades : une rupture avec l'esprit solidaire

Le gouvernement actuel, sous couvert de « responsabilisation », multiplie les mesures punitives envers les patients. Le doublement des franchises sur les soins, présenté comme une solution technique, est en réalité une taxe sur la maladie, en contradiction totale avec le principe fondateur de la Sécurité sociale : « cotiser selon ses moyens, recevoir selon ses besoins ».

Cette logique, renforcée par la fiscalisation annoncée des indemnités journalières pour les maladies de longue durée, sape les bases même de la solidarité nationale. Elle révèle une dérive individualiste, où les plus vulnérables sont désignés comme responsables de leur propre souffrance.

Les médecins, boucs émissaires d'un système en crise

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 aggrave la situation en ciblant les médecins. Sous prétexte de réduire les inégalités d'accès aux soins, le texte instaure des pénalisations et surtaxes sur leurs revenus, notamment pour les honoraires complémentaires.

Pourtant, ces compléments d'honoraires, autorisés sous le gouvernement de Raymond Barre, avaient été conçus pour pallier l'incapacité de l'assurance-maladie à suivre l'inflation et garantir la qualité des soins. Leur encadrement strict (deux ans comme assistant chef de clinique ou cinq ans comme praticien hospitalier) montre que cette mesure était nécessaire et encadrée.

En les stigmatisant, le gouvernement détourne l'attention des véritables problèmes : le manque de moyens structurels, la sous-financement chronique des hôpitaux et la fuite des soignants vers le secteur privé.

L'Europe, un rempart contre les dérives

Face à ces réformes régressives, l'Union européenne pourrait jouer un rôle clé. Les principes de justice sociale et de protection sociale, inscrits dans les traités, offrent un cadre pour contester ces politiques. Les partis progressistes et syndicats devraient s'appuyer sur ces valeurs communes pour exiger un changement de cap.

La France, berceau de la Sécurité sociale, ne peut se permettre de sacrifier son modèle sur l'autel du libéralisme. Il est temps de réinventer un système solidaire, financé équitablement et accessible à tous, loin des logiques punitives et court-termistes.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

Votre réaction

Connectez-vous pour réagir à cet article

Publicité

Votre avis

Commentaires (7)

Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter cet article.

M

Megève

il y a 1 mois

Faut arrêter de tout politiser. Le système a besoin de réformes, mais pas comme ça. Y'a des solutions plus équilibrées.

0
D

dissident-courtois

il y a 1 mois

Les médecins en grève, les patients qui galèrent... Et le gouvernement qui fait genre 'tout va bien'. LOL.

2
M

Maïwenn Caen

il y a 1 mois

Bref, on va payer plus cher pour avoir moins de soins. Comme d'hab, les politiques nous prennent pour des pigeons.

3
O

OffTheGrid

il y a 1 mois

@maiwenn-caen Tout à fait ! Et après ils nous diront que c'est à cause des migrants. La bonne excuse !

0
G

Gradation

il y a 1 mois

C'est vrai que les réformes sont brutales, mais faut aussi voir les déficits abyssaux... Y'a pas que les méchants libéraux, hein.

2
E

EdgeWalker

il y a 1 mois

@gradation Les déficits, c'est aussi à cause des cadeaux fiscaux aux riches. Faut pas tout mettre sur le dos des malades !

0
R

Roscoff

il y a 1 mois

C'est la logique libérale : privatiser les profits, socialiser les pertes. La santé n'est pas une marchandise !

3
E

evercurious47

il y a 1 mois

Ils nous niquent grave ! Pendant ce temps, les patrons et les politiques se gavent. Le peuple trinque, comme d'hab. #Résistance

1
P

Ploumanach

il y a 1 mois

@evercurious47 Exact ! Et en plus, ils nous font croire que c'est pour notre bien. La bonne blague !

0
G

Gavroche

il y a 1 mois

Mais c'est quoi ce délire ??? On nous fait payer pour être malades maintenant ?! La Sécu c'est notre fierté, pas un business pour les actionnaires !!!

2
Publicité