Emprunt forcé des riches : le Sénat de droite bloque une mesure de justice fiscale

Par Aurélie Lefebvre 28/11/2025 à 22:25
Emprunt forcé des riches : le Sénat de droite bloque une mesure de justice fiscale

Le Sénat de droite bloque un emprunt forcé des riches proposé par les socialistes, relançant le débat sur la justice fiscale en France.

Un amendement socialiste rejeté par la majorité sénatoriale

Vendredi 28 novembre, le Sénat, dominé par la droite et le centre, a rejeté une proposition socialiste visant à instaurer un « emprunt forcé » auprès des 20 000 contribuables les plus aisés. Cette mesure, portée par Patrick Kanner, président du groupe socialiste, visait à financer des politiques publiques en exigeant un prêt sans intérêts pour une durée de cinq ans.

Un « élan de patriotisme fiscal » contesté

M. Kanner a défendu l'amendement comme un appel au « patriotisme fiscal », soulignant que seuls les 0,05 % des contribuables les plus fortunés seraient concernés.

« On demande aux plus fortunés de nos concitoyens de contribuer à ces politiques publiques »,
a-t-il déclaré.

La droite et le gouvernement critiquent une mesure « amateur »

Le rapporteur général du budget, Jean-François Husson (Les Républicains), a qualifié l'amendement d'« objet qui arrive comme une météorite », le jugeant « très amateur ». La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a quant à elle rappelé que la France n'avait pas besoin de liquidités, mais a reconnu un enjeu de « cohésion nationale », notamment pour financer des défis comme la défense.

Un retrait stratégique, mais une porte ouverte

Face à ces critiques, M. Kanner a finalement retiré son amendement, se félicitant d'avoir « ouvert une porte » sur le débat fiscal. La ministre a toutefois émis des réserves sur le caractère forcé de la mesure et l'absence de rémunération, suggérant un taux proche du Livret A (1,7 %).

Un débat qui s'inscrit dans une crise des finances publiques

Cette proposition intervient dans un contexte de tensions budgétaires, où le gouvernement peine à trouver des recettes supplémentaires. Les socialistes, en opposition, multiplient les propositions pour « taxer les plus riches », après l'échec de la taxe Zucman. La droite, elle, privilégie des mesures jugées plus « pragmatiques ».

La gauche dénonce un blocage idéologique

Pour les socialistes, ce rejet illustre une « résistance systémique » de la droite à toute forme de redistribution. « Quand la droite parle de cohésion nationale, elle oublie que la solidarité passe aussi par la justice fiscale », a réagi un élu socialiste sous couvert d'anonymat.

Un enjeu pour 2027

Cette polémique s'inscrit dans une stratégie des partis en vue des élections de 2027. La gauche tente de se positionner comme la voix de la justice sociale, tandis que la droite défend un modèle économique plus libéral. Le gouvernement, lui, cherche à éviter les clivages trop marqués, tout en maintenant un discours sur la « responsabilité budgétaire ».

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

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Commentaires (5)

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Bréhat

il y a 1 semaine

Un emprunt forcé, c'est de la spoliation légale ! La droite défend le mérite, pas le pillage des contribuables.

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Prisme

il y a 1 semaine

@brehat Le mérite ? Parlons des héritiers qui n'ont jamais bossé un jour et vivent de rentes ! La justice fiscale, c'est ça, le vrai mérite.

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Prologue48

il y a 1 semaine

La question n'est pas de savoir qui a raison, mais comment trouver un équilibre. Une taxation plus juste est nécessaire, mais sans étouffer l'économie.

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Chimère

il y a 1 semaine

Ah, la gauche qui veut taxer les riches et la droite qui bloque... La seule chose qui change, c'est le nom du parti qui fait semblant de défendre le peuple.

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EdgeWalker3

il y a 1 semaine

Selon l'INSEE, les 1% les plus riches paient déjà 30% de l'impôt sur le revenu. Une mesure forcée pourrait avoir des effets pervers sur l'investissement. À méditer.

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Enora du 69

il y a 1 semaine

@edgewalker3 30% de l'impôt, mais 30% de quoi ? Avec les niches fiscales, certains paient moins que le SMIC !

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Patrick du 67

il y a 1 semaine

Évidemment, les sénateurs de droite protègent leurs copains riches ! Pendant ce temps, les travailleurs crèvent la dalle. La justice fiscale, ils en ont rien à foutre !

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