Un service national volontaire pour « renforcer la résistance »
Annoncé par Emmanuel Macron lors d’une allocution télévisée, le retour du service national militaire dès 2026 suscite des interrogations. La ministre des Armées, Catherine Vautrin, a détaillé ce dispositif, présenté comme une réponse aux menaces croissantes pesant sur la France.
Un engagement volontaire et sélectif
Le service national, d’une durée de 10 mois, s’adressera d’abord à 3 000 jeunes en 2026, avec un objectif de 10 000 d’ici 2030. Les volontaires seront formés pendant un mois avant d’intégrer l’une des quatre armées ou des services administratifs militaires. « On sera logé, chauffé, blanchi et rémunéré 800 euros par mois », précise la ministre, soulignant aussi une carte de réduction SNCF à 75 %.
Les candidats, âgés de 18 ans, devront passer un entretien et un examen médical. « C’est ouvert autant aux filles qu’aux garçons », insiste Catherine Vautrin, évoquant une sélection basée sur les aptitudes et la motivation.
Une réponse aux « dividendes de la paix » perdus
La ministre justifie ce retour par la nécessité de renforcer le lien armée-nation et de préparer le pays à des crises potentielles.
« Nous avons perdu les dividendes de la paix. Nous devons donc être organisés pour organiser la défense de notre pays. »
Interrogée sur les déclarations alarmistes du chef d’état-major des armées, évoquant une possible confrontation avec la Russie, Catherine Vautrin tempère : « Notre sujet, ce n’est pas d’envoyer nos jeunes en Ukraine demain matin. » Elle rappelle que le service se déroulera exclusivement sur le territoire national.
Un contexte géopolitique tendu
Cette annonce intervient alors que la France, comme l’Europe, fait face à des tensions accrues avec la Russie, notamment après les propos du ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, évoquant un possible « dernier été en paix ». La gauche salue cette initiative comme un moyen de renforcer la cohésion nationale, tandis que l’extrême droite y voit une manœuvre électorale avant les élections de 2027.
Le gouvernement Lecornu II mise sur ce dispositif pour moderniser les armées et répondre aux défis sécuritaires, dans un contexte marqué par la crise des vocations politiques et les tensions internationales.