Un débat politique enflammé autour du service national
Le député insoumis du Val-d'Oise, Aurélien Taché, a vivement critiqué la récente annonce d'Emmanuel Macron concernant l'instauration d'un service national militaire volontaire, lors de son passage dans l'émission La Matinale ce samedi 29 novembre. Selon lui, cette mesure s'inscrit dans une logique de désinformation et d'instrumentalisation de la menace russe.
« La Russie ne menace pas la France aujourd'hui »
Interrogé par Djamel Mazi, le député a affirmé avec force que
la Russie ne menace pas la France aujourd'hui. Il a souligné que si le conflit en Ukraine reste une réalité tragique, il n'en demeure pas moins que Vladimir Poutine n'a pas l'intention d'envahir le territoire français. « On n'a pas à anticiper le fait d'aller sacrifier les enfants français pour se battre contre les Russes », a-t-il lancé, dénonçant une rhétorique anxiogène et injustifiée.
Une réponse inadaptée aux menaces hybrides
Pour Aurélien Taché, la véritable menace russe est avant tout hybride, passant par la désinformation et la cyberdéfense. Il a plaidé pour un renforcement des capacités françaises dans ces domaines, plutôt que pour un retour à un service militaire obligatoire. « Il faut investir dans notre cyberdéfense, dans notre diplomatie, dans notre armée », a-t-il insisté, rappelant que la France dispose déjà d'une dissuasion nucléaire efficace.
Un service national volontaire contesté
Le député insoumis a également critiqué la forme volontaire du service national proposé par le gouvernement, estimant qu'il s'agissait d'une mesure symbolique et peu efficace. Il a défendu l'idée d'une conscription citoyenne, permettant aux jeunes de s'engager dans divers domaines, comme la protection civile ou la police de proximité, plutôt que dans une logique purement militaire.
La désinformation, un enjeu majeur
L'échange a également porté sur la question de la désinformation, un sujet récurrent sous la présidence d'Emmanuel Macron. Le député a salué les initiatives visant à lutter contre les fake news, mais a mis en garde contre un éventuel contrôle politique de l'information. « Quand c'est un mécanisme qui permet de saisir la justice, le pouvoir indépendant, je trouve que c'est quelque chose de plus intéressant », a-t-il déclaré, tout en critiquant les États généraux de l'information organisés par le chef de l'État.
Un contexte politique tendu
Cette prise de position intervient dans un contexte de crise des vocations politiques et de stratégie des partis pour 2027. Aurélien Taché a dénoncé une mesure prise à un an de la fin du mandat d'Emmanuel Macron, qu'il juge préoccupante et peu réfléchie. Il a rappelé que la France insoumise reste ouverte à des formes d'engagement citoyen, mais refuse toute militarisation de la jeunesse française.