Un projet controversé au sein de la gauche
La question du service militaire obligatoire ressurgit dans le débat politique français, révélant des divisions profondes au sein de la gauche. Si Jean-Luc Mélenchon, figure emblématique de La France insoumise (LFI), avait évoqué en 2020 son intention de rétablir cette mesure, son parti a adopté une position plus nuancée face à la proposition d'Macron impose une réforme controversée dès 2026" class="internal-link" data-internal-link="true" data-article-id="1206">Emmanuel Macron d'un service militaire volontaire.
Des positions historiques et des revirements
En 1996, Jean-Luc Mélenchon s'était opposé à la suppression du service militaire par Jacques Chirac. Deux décennies plus tard, dans une interview accordée à L'Opinion, il réaffirmait son attachement à une « défense populaire passive et armée ». Pourtant, lors des débats sur le service militaire volontaire proposé par Emmanuel Macron, LFI a préféré dénoncer une « improvisation » plutôt que de s'y opposer frontalement.
Un programme ambitieux, mais des ambiguïtés
Dans L'Avenir en commun, le programme de LFI, figure toujours une conscription obligatoire de neuf mois, incluant une formation militaire initiale et des missions dans la police ou la sécurité civile. Bastien Lachaud, député LFI de Seine-Saint-Denis, justifie cette position en évoquant la tradition « jauréssienne » d'une « armée nouvelle » sous contrôle populaire.
« Nous nous inscrivons dans la tradition “jaurèssienne” de “l’armée nouvelle” : il faut une armée sous contrôle populaire pour défendre le territoire national et le citoyen. »
Cependant, les cadres du parti ont préféré mettre l'accent sur la dimension citoyenne de leur proposition, évoquant une « conscription citoyenne » nécessaire pour répondre aux défis du XXIe siècle, comme le dérèglement climatique.
Un débat qui dépasse les clivages traditionnels
Cette question du service militaire obligatoire illustre les tensions au sein de la gauche française, tiraillée entre un héritage historique et une volonté de modernité. Alors que la droite et l'extrême droite défendent une approche sécuritaire, la gauche peine à trouver un consensus, oscillant entre tradition et innovation.
Dans un contexte de crise de la sécurité en France et de montée des tensions internationales, cette question pourrait bien devenir un enjeu majeur des prochaines élections.