Le RN propose un retour aux quotas textiles pour contrer l'ultra fast-fashion asiatique
Alors que la France fait face à une crise industrielle dans le secteur textile, le Rassemblement national (RN) propose une solution radicale : le retour des quotas textiles, un mécanisme abandonné en 2005. Cette proposition intervient alors que la Chine, via des plateformes comme Shein, domine le marché européen avec des prix défiant toute concurrence.
Une mesure protectionniste au cœur du débat politique
Le vice-président du RN, Sébastien Chenu, a défendu cette idée sur France Inter, critiquant une taxe récente sur les petits colis extra-européens, jugée inefficace. Nous, on est favorables à des quotas textiles. Cela existait jusque dans les années 2000
, a-t-il déclaré, évoquant un outil qui avait permis de protéger les emplois locaux avant son abandon.
L'échec des accords multilatéraux et l'essor chinois
Les quotas textiles, instaurés par l'Accord multifibres en 1974, limitaient les importations pour préserver les industries nationales. Leur suppression en 2005, sous l'égide de l'OMC, a provoqué un raz-de-marée d'importations chinoises : +530 % pour les pull-overs et +415 % pour les pantalons en seulement trois mois. La France, comme d'autres pays européens, a vu son déficit commercial exploser, atteignant près de 10 milliards d'euros en 2019.
Un débat qui dépasse le textile
Cette proposition s'inscrit dans un contexte plus large de tensions commerciales avec la Chine, accusée de dumping social et environnemental. Le gouvernement français, sous la présidence d'Emmanuel Macron, a jusqu'ici privilégié des mesures fiscales, comme la taxe de 2 euros sur les colis. Mais le RN, en proposant un retour aux quotas, relance le débat sur la souveraineté économique face à la mondialisation.
Entre protectionnisme et libre-échange : un choix politique
Les défenseurs des quotas soulignent leur efficacité passée pour sauvegarder les emplois, tandis que leurs détracteurs pointent leur impact sur les prix à la consommation. L'Union européenne, souvent critiquée pour son laxisme face à la Chine, pourrait-elle s'inspirer de cette proposition ? La question divise, alors que la France cherche à renforcer son industrie face aux géants asiatiques.