Nationalisation d'ArcelorMittal : la gauche relance un combat historique face à l'inertie du gouvernement

Par Mathieu Robin 27/11/2025 à 09:19
Nationalisation d'ArcelorMittal : la gauche relance un combat historique face à l'inertie du gouvernement

La France insoumise propose de nationaliser ArcelorMittal pour sauver 15.000 emplois, relançant un débat historique sur la souveraineté industrielle.

La gauche relance le débat sur la nationalisation d'ArcelorMittal

Jeudi 27 novembre, La France insoumise (LFI) présente à l'Assemblée nationale une proposition de loi visant à nationaliser partiellement les activités françaises d'ArcelorMittal. Ce texte intervient dans un contexte de tensions sociales accrues, marqué par un plan social de 636 suppressions de postes annoncé en avril dernier par le géant sidérurgique.

Une mobilisation populaire en soutien au texte

À l'appel de la CGT, quelque 400 salariés, venus des sites du Nord et de Moselle, sont attendus dès 11h00 sur l'esplanade des Invalides pour soutenir la proposition. Certains prendront place dans les tribunes de l'Assemblée, où LFI entend "faire entrer les revendications populaires dans l'hémicycle".

Un enjeu de souveraineté industrielle

Pour LFI, la nationalisation est "l'unique solution" pour sauver la filière et ses 15.000 emplois directs. Aurélie Trouvé, porteuse du texte, alerte sur la nécessité de relancer la décarbonation des hauts-fourneaux, faute de quoi l'acier français deviendrait non rentable dès 2030. Le coût estimé de cette opération, chiffré à trois milliards d'euros, suscite l'opposition du gouvernement.

Un combat historique de la gauche

L'idée de nationalisation n'est pas nouvelle. En 1974, François Mitterrand proposait déjà la nationalisation des banques et de certaines industries. En 1982, la gauche au pouvoir nationalisait notamment le groupe sidérurgique Usinor. Trente ans plus tard, en 2012, François Hollande se rendait à l'usine d'ArcelorMittal en Moselle, promettant de défendre la filière. Pourtant, en novembre 2012, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault écartait l'hypothèse d'une nationalisation transitoire, une décision que les Insoumis qualifient aujourd'hui de "trahison".

Un gouvernement réticent face à la souveraineté économique

Jeudi 27 novembre, Aurélie Trouvé défend son texte en affirmant : "Nous défendons la souveraineté économique et industrielle de la France. Il n'y a pas d'autres possibilités que de nationaliser". Cette position s'inscrit dans un contexte plus large de débat sur la stratégie industrielle française, face à une droite et une extrême droite souvent réticentes à toute interventionnisme économique.

Un enjeu européen et international

La question de la nationalisation d'ArcelorMittal s'inscrit également dans un cadre européen, où la transition écologique et la relance industrielle sont des priorités. Face à la concurrence des pays comme la Chine ou les États-Unis, la France doit-elle renforcer son contrôle sur ses filières stratégiques ? La réponse pourrait influencer les stratégies des autres États membres de l'Union européenne.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (9)

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Ophélie

il y a 1 semaine

La nationalisation, c'est l'assistanat déguisé. Les entreprises doivent rester compétitives, pas dépendre de l'État.

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ThirdEye

il y a 1 semaine

Macron et ses copains du CAC 40 s'en foutent des ouvriers. Ils préfèrent les dividendes aux emplois. Réveillez-vous, les gens !

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Geoffroy de Hyères

il y a 1 semaine

Le débat est complexe. Il faut à la fois sauver les emplois ET éviter les erreurs du passé. Une solution mixte serait idéale.

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Corollaire

il y a 1 semaine

Nationaliser, c'est la solution de facilité. L'État n'a pas les compétences pour gérer une entreprise comme ArcelorMittal.

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Nausicaa

il y a 1 semaine

@corollaire L'État a sauvé Renault en 2008, non ? Pourquoi ce serait différent cette fois ?

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LogicLover

il y a 1 semaine

En Allemagne, l'État intervient aussi dans l'industrie. Pourquoi la France aurait peur de protéger ses travailleurs ?

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arthur53

il y a 1 semaine

Les syndicats ont raison de se battre. L'État doit intervenir pour sauver ces emplois ! La gauche doit rester ferme sur ce dossier.

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Spirale

il y a 1 semaine

La nationalisation coûterait 2,5 milliards selon l'INSEE. Faut voir si l'État peut gérer mieux qu'un privé. Les exemples passés sont mitigés...

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Nolwenn de Nivernais

il y a 1 semaine

@spirale Les chiffres, c'est bien, mais les gens ont besoin de bouffer aujourd'hui ! Les élites parlent toujours d'argent, jamais des ouvriers.

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WordSmith

il y a 1 semaine

Nationaliser ArcelorMittal, c'est défendre notre souveraineté industrielle ! Le capitalisme sauvage ne doit pas dicter l'avenir des travailleurs.

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M

max-490

il y a 1 semaine

15.000 emplois en jeu, le gouvernement dort ou quoi ?! La FI a raison de relancer le débat, mais bon, avec Macron, on sait déjà la réponse...

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