Apprentissage en chute libre : le gouvernement Macron-Lecornu sacrifie l'avenir des jeunes

Par Decrescendo 30/12/2025 à 22:30
Apprentissage en chute libre : le gouvernement Macron-Lecornu sacrifie l'avenir des jeunes

Baisse historique des contrats d'apprentissage en 2025 : le gouvernement Macron-Lecornu sous le feu des critiques pour son désengagement budgétaire.

Un bilan 2025 en demi-teinte pour l'apprentissage

Les chiffres sont tombés : près de 769 000 contrats d'apprentissage ont été signés entre janvier et octobre 2025, soit une baisse de 4,4 % par rapport à 2024. Une tendance inquiétante qui s'inscrit dans la droite ligne des restrictions budgétaires imposées depuis trois ans par le gouvernement Macron-Lecornu. Alors que le Premier ministre Sébastien Lecornu s'apprête à annoncer un nouveau tour de vis financier, la question de l'avenir de cette voie d'insertion professionnelle se pose avec acuité.

Des choix politiques aux conséquences dramatiques

Le ministère du Travail, dans son rapport publié mardi 30 décembre, confirme une tendance déjà observée : l'apprentissage, autrefois présenté comme un pilier de la formation professionnelle, subit de plein fouet les coupes budgétaires. Une politique qui contraste avec les engagements pris lors de la campagne présidentielle de 2022, où Emmanuel Macron promettait de faire de l'apprentissage une priorité nationale.

Selon des estimations rapportées par Les Échos, le nombre de contrats signés en 2025 pourrait reculer de 3 à 4 % par rapport à l'année précédente. Une érosion qui s'explique en partie par le désengagement progressif de l'État, alors que les entreprises, notamment les PME, peinent à assumer seules le coût de ces formations.

La gauche dénonce une politique de court terme

Du côté de l'opposition, les critiques fusent. Jean-Luc Mélenchon, figure de la gauche radicale, a qualifié cette situation de « scandale démocratique ».

« On sacrifie l'avenir des jeunes pour des économies de bout de chandelle. C'est une politique de court terme qui va se retourner contre le pays »,
a-t-il déclaré lors d'un meeting à Marseille.

Même son de cloche chez les syndicats, qui pointent du doigt la responsabilité du gouvernement. « L'apprentissage est un investissement, pas une dépense », rappelle un représentant de la CGT, soulignant que les pays comme l'Allemagne ou le Canada, pourtant confrontés à des défis similaires, ont fait le choix inverse.

Un modèle à bout de souffle

Pourtant, l'apprentissage reste une voie d'excellence pour de nombreux jeunes. « Beaucoup de nos apprentis trouvent un emploi stable dans les six mois qui suivent leur formation », témoigne une responsable d'un CFA en région parisienne. Mais face aux restrictions budgétaires, les centres de formation peinent à maintenir leur offre.

Le gouvernement justifie ces mesures par la nécessité de réduire le déficit public. Une argumentation qui laisse sceptiques les experts. « La France dépense déjà moins que ses voisins européens pour la formation professionnelle », rappelle un rapport de la Commission européenne publié en novembre dernier.

Quelles solutions pour l'avenir ?

Face à cette crise, plusieurs pistes sont envisagées. La gauche plaide pour un renforcement des aides aux entreprises, tandis que certains élus de la majorité envisagent un recentrage sur les secteurs en tension, comme l'industrie ou le numérique. « Il faut arrêter de jouer avec l'avenir des jeunes », résume un député LFI.

Reste à savoir si le gouvernement Macron-Lecornu saura tirer les leçons de cette situation. Car si l'apprentissage continue de décliner, c'est toute la cohésion sociale qui pourrait en pâtir.

À propos de l'auteur

Decrescendo

J'ai couvert les manifestations contre la réforme des retraites, les Gilets jaunes, les soignants en colère. J'ai vu des CRS charger des infirmières. J'ai vu des préfets interdire des manifestations au mépris du droit. J'ai vu des ministres mentir effrontément à la télévision. Cette violence institutionnelle, je la dénonce sans relâche. On me traite parfois d'extrémiste parce que je rappelle simplement ce que dit la Constitution. Tant pis. Je préfère être un démocrate radical qu'un complice.

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