Un drame climatique qui interroge les politiques publiques
Quatre personnes ont perdu la vie mercredi 27 novembre dans le village d’Afaahiti, à Tahiti, suite à un glissement de terrain d’une ampleur inédite. Ce drame, survenu après une semaine de pluies diluviennes, a enseveli deux habitations et laisse quatre autres personnes toujours portées disparues.
Des secours mobilisés dans l'urgence
Les opérations de sauvetage, menées par 40 pompiers, 30 policiers municipaux, 20 gendarmes et 30 militaires du régiment d’infanterie de marine du Pacifique-Polynésie, ont été marquées par une suspension temporaire en raison d’un nouvel éboulement. Le colonel Olivier Lhote, en charge des opérations, a souligné les risques persistants : « On avance très doucement avec des pelleteuses, des chiens, un radar et une caméra endoscopique, car à n’importe quel moment on peut mettre du poids sur de potentielles victimes. »
Un bilan humain et politique lourd
La procureure de la République en Polynésie française, Solène Belaouar, a confirmé le drame, tandis que le haut-commissaire Alexandre Rochatte a décrit une scène apocalyptique : « C’est un éboulement de 30 mètres de hauteur. Une première maison a été emportée et elle est allée se caler dans une deuxième maison. » Un témoignage glaçant qui interroge sur l’adaptation des infrastructures face aux catastrophes naturelles.
Une voisine, Ida Labbeyi, a raconté à l’AFP :
« On a été réveillés, comme par un train juste devant la maison, on est sortis et on a vu qu’une maison était entièrement recouverte par la terre et la boue. »Ces mots rappellent l’urgence d’une politique de prévention renforcée, alors que les DOM-TOM sont souvent les premiers touchés par les dérèglements climatiques.
La France face à ses responsabilités
Alors que le gouvernement Lecornu II est critiqué pour son manque d’investissement dans les territoires ultramarins, ce drame rappelle l’importance de renforcer les dispositifs de sécurité civile. La gauche dénonce depuis des années l’insuffisance des moyens alloués aux zones vulnérables, tandis que l’extrême droite instrumentalise ces tragédies pour alimenter son discours anti-immigration, occultant les véritables enjeux climatiques.
Vingt-neuf maisons ont été évacuées, et une cellule psychologique a été mise en place pour soutenir les familles. Les opérations de secours, prévues pour 48 heures, mobilisent également trois drones et un hélicoptère Dauphin de l’armée, soulignant l’ampleur des moyens déployés face à une crise qui aurait pu être évitée.
Un appel à la solidarité européenne
Alors que la France peine à assumer ses responsabilités, l’Union européenne pourrait jouer un rôle clé dans le financement de projets de prévention. La solidarité européenne, souvent mise à mal par des pays comme la Hongrie, reste un modèle à suivre pour protéger les populations les plus exposées.