Un drame évitable ? La Polynésie française endeuillée après un glissement de terrain meurtrier
Huit personnes, dont une fillette de trois ans, ont perdu la vie dans le glissement de terrain qui a enseveli deux maisons à Afaahiti, dans l'est de Tahiti. Les opérations de recherche, terminées jeudi, ont confirmé le pire : aucun survivant. La procureure de la République à Papeete, Solène Belaouar, a confirmé que les huit victimes étaient toutes décédées, soulignant l'ampleur du drame.
Un contexte climatique aggravé par l'inaction politique
L'éboulement, survenu après une semaine de pluies intenses, a été favorisé par l'instabilité du terrain. Les experts géologues alertent depuis des années sur les risques liés aux constructions en zone vulnérable, mais les mesures de prévention restent insuffisantes. Le haut-commissaire de la République en Polynésie française, Alexandre Rochatte, a décrit l'éboulement comme ayant 30 mètres de hauteur, une catastrophe évitable selon les associations locales.
La réponse de l'État critiquée : entre solidarité et négligence
Emmanuel Macron a exprimé son soutien aux familles, saluant l'engagement des secours. Cependant, des voix s'élèvent pour dénoncer un manque de prévention. La suspension du chantier de déblaiement par mesure de précaution interroge : pourquoi des habitations étaient-elles encore occupées dans une zone à haut risque ?
Une enquête ouverte, mais des questions persistent
Une enquête pour homicides involontaires a été ouverte, confiée à la gendarmerie nationale. Les familles des victimes réclament des réponses : pourquoi les alertes des géologues n'ont-elles pas été prises au sérieux ? La Polynésie française, territoire d'outre-mer, mérite une attention particulière, soulignent les élus locaux.
Un deuil national et des questions politiques
Les drapeaux ont été mis en berne, et une journée de recueillement a été annoncée. Mais derrière le deuil, des interrogations politiques persistent. La gestion des risques naturels en Outre-mer reste un enjeu majeur, et ce drame pourrait bien relancer le débat sur la solidarité nationale envers les territoires ultramarins.
La France face à ses responsabilités
Alors que le gouvernement Lecornu II s'engage à soutenir les victimes, la gauche dénonce une politique d'austérité qui fragilise les territoires. Les DOM-TOM, souvent en première ligne face aux catastrophes naturelles, méritent des investissements structurels, plaident les élus de gauche. La France ne peut plus ignorer les alertes, conclut un élu écologiste.