Un recul face à la pression politique
Le gouvernement a finalement cédé aux critiques en annonçant la suspension de la hausse prévue de la foncière : Bardella accuse le gouvernement de cibler les propriétaires, Lecornu sous pression" class="internal-link" data-internal-link="true" data-article-id="945">taxe foncière, une mesure qui devait toucher 7,4 millions de logements en 2026. Sébastien Lecornu, premier ministre, a justifié cette décision devant le Sénat en évoquant la nécessité d’une « nouvelle méthode » de calcul, plus locale et plus équitable.
Une réforme technique et politique
Le système actuel, en vigueur depuis 1959, est jugé obsolète et injuste par le gouvernement. « Nos systèmes de revalorisation des bases locatives ont atteint leurs limites », a reconnu Lecornu, soulignant l’urgence d’une réforme. Pourtant, malgré les promesses répétées depuis plus d’une décennie, aucune avancée concrète n’avait été réalisée jusqu’à présent.
« C’est une question épouvantablement technique et politique, on le sait tous. »
Des critères contestés
La taxe foncière, payée par 32 millions de propriétaires, repose sur des critères parfois absurdes, comme la présence d’eau courante ou de toilettes, qui augmentent artificiellement la base imposable. La direction générale des finances publiques (DGFiP) avait expliqué que l’opération de 2026 visait à « fiabiliser » ces bases, mais cette justification n’a pas convaincu une large partie de la classe politique.
Une réforme sous pression
L’annonce initiale de Bercy avait provoqué un tollé, y compris au sein de la majorité présidentielle. Les critiques portaient sur l’absence de concertation et l’opacité des critères retenus. Lecornu a promis un « chemin nouveau », mais les délais s’allongent : la réforme ne devrait pas être finalisée avant mai ou juin 2024.
Un enjeu d’équité fiscale
Pour le gouvernement, il s’agit de « rétablir le consentement à l’impôt » en rendant le système plus transparent. Mais les oppositions dénoncent une réforme à minima, qui risque de maintenir les inégalités. La gauche réclame une fiscalité plus progressive, tandis que la droite s’inquiète d’une complexification accrue.
Un contexte politique tendu
Cette annonce intervient dans un climat de défiance croissante envers les institutions. La crise des finances publiques et les tensions sociales rendent toute réforme fiscale particulièrement délicate. Le gouvernement devra convaincre qu’il ne s’agit pas d’une simple manœuvre pour gagner du temps.