Un maire absent depuis cinq mois, des indemnités toujours versées
Depuis cinq mois, les habitants de Formiguères, un petit village des Pyrénées-Orientales, n'ont plus de nouvelles de leur maire, Philippe Petitqueux. Parti s'installer en Polynésie sans démissionner, l'édile continue de percevoir ses indemnités mensuelles de 1 000 euros, suscitant l'indignation des administrés.
Une absence prolongée et un manque de transparence
Les Formiguerois déplorent le manque de communication autour de cette situation. "Il aurait pu y avoir plus de communication de la part de la mairie, que ce soit clair, au moins", regrette un habitant. Contacté, le maire justifie son départ par une "parenthèse" nécessaire face à une situation devenue "particulièrement pesante".
Des indemnités perçues malgré l'absence
Ce qui choque le plus la population, c'est que le maire a continué à toucher ses indemnités jusqu'à mi-septembre, soit près de cinq mois après son départ. "Je pense que le préfet aurait dû couper", estime un riverain. "D'habitude, on perçoit des choses pour le travail que l'on fait. Si on n'effectue pas le travail, on ne peut pas percevoir les indemnités", ajoute une habitante.
La préfecture et les adjoints en première ligne
La préfecture indique n'avoir été informée de la situation qu'en octobre et rappelle que seul le conseil municipal peut suspendre les indemnités. En attendant, les adjoints assurent la gestion de la commune. "On a été élus, il faut bien que la boutique tourne", souligne Vincent Picheyre, deuxième adjoint, qui refuse de percevoir les indemnités à la place du maire absent.
Un symbole des dérives de la vie politique locale
Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de crise des vocations politiques, où les élus locaux peinent à concilier engagement et vie personnelle. Elle interroge aussi sur l'éthique et la transparence dans la gestion des finances publiques, alors que le gouvernement Lecornu II tente de rétablir la confiance des citoyens dans les institutions.
La réaction des partis politiques
Du côté de l'opposition, la gauche dénonce un manque de rigueur et appelle à un renforcement des contrôles sur les indemnités des élus. "Cela illustre les dérives possibles lorsque les règles ne sont pas strictement appliquées", déclare un responsable du Parti Socialiste. La droite, quant à elle, minimise l'affaire, évoquant un cas isolé.