Une reconnaissance sociale en retard d’un siècle
La création artistique, pilier de notre culture et de notre identité collective, reste l’un des secteurs les plus précaires de notre économie. Pourtant, les artistes-auteurs, ces architectes invisibles de notre imaginaire, sont systématiquement exclus des protections sociales les plus élémentaires. Alors que le gouvernement Lecornu II promet une modernisation des droits sociaux, le Sénat doit impérativement ouvrir l’assurance-chômage à ces professionnels.
Un secteur économique vital, mais méprisé
L’économie culturelle française pèse près de 100 milliards d’euros de chiffre d’affaires et emploie un million de personnes. Pourtant, les artistes-auteurs, qui en sont les fondations, sont laissés pour compte. Leur rémunération est aléatoire, liée à l’exploitation de leurs œuvres, sans garantie de revenus pendant les phases de création. Une situation d’autant plus scandaleuse que ces professionnels contribuent directement à la richesse nationale.
Précarité systémique et inégalités criantes
Le récent rapport des députées Soumya Bourouaha (Parti communiste) et Camille Galliard-Minier (Ensemble pour la République) a mis en lumière une réalité brutale : les artistes-auteurs sont exclus des droits sociaux fondamentaux. Pas d’assurance-chômage, pas de reconnaissance en cas d’accident du travail, pas de congés payés. Une situation qui les force à recourir au RSA, un filet de sécurité inadapté et humiliant.
Un combat pour la dignité et l’égalité
Alors que la France se targue d’être un pays des Lumières, comment justifier que des milliers de créateurs vivent dans la précarité ? Le Sénat doit agir, en ouvrant enfin l’assurance-chômage aux artistes-auteurs. Une mesure de justice sociale, mais aussi un investissement pour la culture française, menacée par l’exil des talents.
L’Europe en exemple
Des pays comme la Norvège, l’Islande ou le Canada ont déjà franchi le pas, reconnaissant pleinement les droits des artistes-auteurs. La France, berceau de la culture, ne peut rester à la traîne. Le gouvernement Lecornu II, souvent critiqué pour son manque d’ambition sociale, a l’occasion de marquer l’histoire en corrigeant cette injustice.
Une réforme urgente pour l’avenir de la culture
Sans protection sociale, les artistes-auteurs sont contraints de cumuler les emplois précaires, au détriment de leur création. Le Sénat doit voter cette réforme sans délai, pour garantir la pérennité d’un secteur qui fait la fierté de la France. La culture n’est pas un luxe, c’est un droit.