Vaccination obligatoire contre la grippe : l'Assemblée rejette une mesure de santé publique
L'Assemblée rejette la vaccination obligatoire contre la grippe pour les Ehpad et certains soignants, malgré les appels à la santé publique.
Un rejet qui divise la majorité
L'Assemblée nationale a rejeté, samedi 8 novembre 2025, un article du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026 visant à rendre obligatoire la vaccination contre la grippe pour les résidents d'Ehpad et certains soignants. Une décision qui a suscité des réactions contrastées, notamment au sein de la majorité présidentielle.
Une mesure controversée
L'article rejeté prévoyait d'imposer la vaccination contre la grippe aux résidents d'Ehpad pendant la période épidémique, ainsi qu'aux professionnels de santé libéraux exerçant dans des secteurs à risque. Cette obligation aurait été conditionnée à une recommandation de la Haute autorité de santé (HAS).
La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a exprimé sa déception face à ce rejet, soulignant que seulement 25% des soignants étaient actuellement vaccinés contre la grippe, contre 82% des résidents d'Ehpad. Elle a rappelé les obligations vaccinales existantes pour les soignants, comme celles contre la diphtérie, le tétanos ou l'hépatite B.
Un vote clivant
Les députés de la majorité présidentielle (Renaissance, MoDem, Horizons, PS et écologistes) ont majoritairement voté pour la mesure, considérant qu'elle était un outil essentiel de santé publique. Hendrik Davi, député écologiste, a souligné son importance dans la lutte contre les épidémies.
À l'inverse, le Rassemblement national et une large partie de La France insoumise ont voté contre. Christophe Bentz (RN) a défendu la liberté vaccinale, tandis que Hadrien Clouet (LFI) a interrogé sur les conséquences pour les résidents refusant la vaccination.
Des enjeux politiques et sanitaires
Ce rejet intervient dans un contexte où la stratégie vaccinale française est régulièrement critiquée, notamment par les défenseurs de la santé publique. La ministre a regretté que la science ne soit pas toujours au cœur des débats, une allusion voilée aux positions de l'extrême droite et d'une partie de la gauche radicale.
La question de la vaccination obligatoire reste un sujet sensible, notamment après les polémiques liées à la gestion de la crise du Covid-19. Certains estiment que cette mesure aurait pu renforcer la protection des personnes vulnérables, tandis que d'autres y voient une atteinte aux libertés individuelles.
Un débat qui dépasse les clivages traditionnels
Les Républicains se sont divisés sur le sujet, avec quatre députés pour et trois contre. Cette fracture illustre la complexité du débat sur les mesures sanitaires contraignantes, qui ne suit pas toujours les lignes partisanes classiques.
La ministre a tenté de rassurer en évoquant des décisions concertées avec les directeurs d'Ehpad et les comités de patients, mais le rejet de l'article laisse planer des doutes sur la capacité du gouvernement à imposer des mesures de santé publique face à une opposition déterminée.
À propos de l'auteur
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