Le Sénat s'oppose fermement aux restrictions sur les arrêts de travail
Dans un contexte de tensions croissantes entre le gouvernement et les oppositions, le Sénat a marqué un coup d'arrêt lundi 24 novembre à la limitation des arrêts de travail prévue dans le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026. Les sénateurs ont adopté un amendement supprimant purement et simplement cette mesure, jugée injuste et contraire aux droits des travailleurs.
Un bras de fer politique autour de la santé
Le gouvernement, porté par le Premier ministre Sébastien Lecornu, souhaitait initialement instaurer un plafond de 15 jours pour les arrêts prescrits par un médecin de ville et de 30 jours pour ceux issus des hôpitaux. Une proposition qui avait déjà été durcie par les députés, fixant le plafond à 30 jours dans les deux cas. Les sénateurs, majoritaires à droite, ont décidé de rejeter en bloc cette logique de restriction, dénonçant une dérive autoritaire.
Par ailleurs, les sénateurs ont voté un amendement interdisant le renouvellement des arrêts de travail via des téléconsultations, une mesure perçue comme une atteinte à la qualité des soins et une mesure d'économies malvenue.
La réforme des retraites en suspens, le budget de l'État en péril
Alors que le gouvernement tente de faire passer en force son agenda réformiste, le Sénat s'apprête à examiner mardi 25 novembre la suspension de la réforme des retraites, déjà adoptée par l'Assemblée nationale. Une mesure qui, si elle est confirmée, repousserait l'âge légal de départ à la retraite jusqu'en 2028, alimentant la colère sociale.
Parallèlement, le budget de l'État, rejeté par l'Assemblée nationale, est désormais examiné par le Sénat. Le Premier ministre a annoncé qu'il consulterait les parlementaires sur les crédits alloués à la défense, à l'agriculture et à l'énergie, des secteurs jugés prioritaires dans un contexte de crise des finances publiques.
Lecornu accuse l'opposition de blocage
Dans une déclaration virulente, Sébastien Lecornu a pointé du doigt les errements idéologiques de certaines formations politiques, notamment La France insoumise et le Rassemblement national, qu'il accuse de privilégier leur stratégie électorale au détriment de l'intérêt général.
"Certains partis estiment que le compromis n'est pas compatible avec leur stratégie électorale", a-t-il déclaré, avant d'ajouter :
"Ces comportements mènent à un blocage, et c'est inacceptable dans un moment où la France a besoin d'unité."
Un budget de la Sécurité sociale contesté
Le Sénat examine également le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026, dans un climat de tensions accrues. Dimanche, les sénateurs ont largement rejeté la création d'un Réseau France Santé, une mesure phare du gouvernement pour améliorer l'accès aux soins, dénoncée comme une coquille vide par l'opposition.
Alors que les débats se poursuivent, le gouvernement se retrouve confronté à une opposition déterminée, prête à défendre les droits sociaux et les services publics face à une logique d'austérité jugée inacceptable.