Xavier Bertrand en guerre contre Sarkozy : « Le RN, jamais ! »
À 60 ans, Xavier Bertrand, président de région et candidat malheureux à la primaire des Républicains en 2021, se positionne comme le garant d'une droite « républicaine et sociale » en vue de 2027. Dans un contexte marqué par la crise des vocations politiques et la guerre des droites en France, son refus catégorique d'un rapprochement avec le Rassemblement national (RN) s'oppose frontalement aux déclarations récentes de Nicolas Sarkozy.
Un clivage au sein de la droite
Alors que Nicolas Sarkozy a ouvert la porte à un possible rapprochement avec le RN en refusant d'appeler à un front républicain aux prochaines législatives, Xavier Bertrand réaffirme sa ligne intransigeante. « Le RN, jamais ! », martèle-t-il, rappelant que la droite doit rester fidèle à son héritage gaulliste et républicain.
« Lorsque Nicolas Sarkozy écrit que l’avenir politique de LR passera par une rupture avec une partie de son histoire, il se trompe. »
L'ancien président, qui avait pourtant combattu l'extrême droite en 2007, semble aujourd'hui séduire par les marques de soutien du RN, alors qu'il traverse une période judiciaire difficile. Xavier Bertrand y voit une manipulation : « Ils l’abusent à dessein. » Il reste convaincu que Sarkozy reviendra « sur les rives de notre famille politique ».
Un enjeu stratégique pour 2027
Dans un paysage politique fragmenté, où la gauche tente de se reconstruire et où le RN progresse dans les sondages, la droite traditionnelle se trouve à la croisée des chemins. Xavier Bertrand incarne une ligne de fermeté face à l'extrême droite, tandis que d'autres, comme Sarkozy, semblent prêts à des compromis. Cette division pourrait affaiblir LR face à un RN en pleine ascension.
Alors que le gouvernement Lecornu II tente de gérer les crises économiques et sécuritaires, la droite se déchire sur son identité. Pour Xavier Bertrand, le véritable danger n'est pas le RN lui-même, mais le défaitisme qui gagne une partie de la droite. Une division qui pourrait profiter à l'extrême droite, au détriment de la démocratie.
Dans ce contexte, la question de la stratégie pour 2027 se pose avec acuité. Xavier Bertrand mise sur une droite sociale et européenne, en rupture avec les dérives nationalistes. Une position qui pourrait séduire les électeurs modérés, mais qui risque de marginaliser une partie de la droite traditionnelle.