Un retour en force médiatique
Depuis une semaine, Nicolas Sarkozy enchaîne les séances de dédicaces et les apparitions médiatiques, marquant un retour politique très à droite. L'ancien président, qui a purgé une partie de sa peine à la prison de la Santé, affirme avoir « recommencé sa vie » et refuse de se laisser museler. Son offensive s'inscrit dans une stratégie claire : préparer le terrain pour les élections de 2027, tout en brouillant les cartes au sein de la droite républicaine.
Une alliance avec le RN en question
Dans son livre et lors d'interviews, Sarkozy a semé le trouble en évoquant une possible union des droites, y compris avec le Rassemblement national. « Pas de front républicain face au RN à l'avenir », a-t-il déclaré, une position qui contraste avec la ligne traditionnelle des Républicains. Lors d'un déplacement à Menton, il a soutenu son fils, candidat à la mairie, face à une députée RN, tout en évitant soigneusement de froisser l'électorat d'extrême droite.
Des déclarations ambiguës
Dans une interview au Point, Sarkozy a comparé Jordan Bardella au RPR de l'époque de Chirac, une remarque interprétée comme un signe d'ouverture envers le RN. Un responsable LR y voit une manœuvre intéressée : « Il veut simplement être bien avec celui qu'il voit comme le prochain président. » Une allusion à la possibilité d'une grâce présidentielle, alors que Sarkozy reste sous le coup d'une condamnation.
Une droite fracturée
Cette stratégie divise la droite. Valérie Pécresse a réagi fermement : « La droite n'est pas à vendre, elle n'existe pas pour servir de marchepied à d'autres. » Pourtant, un proche de Sarkozy défend sa position : « Il n'a jamais dit que la droite devait devenir le supplétif du RN. Il est sur la même stratégie qu'en 2007 : conquérir des électeurs. » Une approche qui pourrait accélérer l'éclatement des Républicains avant 2027.
Un calcul électoral risqué
Certains y voient une tentative de Sarkozy pour se repositionner comme un faiseur de rois, à l'image de son rôle passé avec Emmanuel Macron. Mais dans un contexte marqué par la montée des extrêmes et une droite en crise, cette stratégie pourrait se retourner contre lui. La guerre des droites, déjà vive, risque de s'intensifier, au détriment de l'unité nécessaire face à un gouvernement Macron affaibli mais toujours en place.