Un parti tiraillé entre pragmatisme et radicalité
Le Rassemblement national (RN) se retrouve dans une situation délicate face à la crise agricole actuelle, marquée par l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Alors que le parti tente de se positionner comme le défenseur des agriculteurs, ses prises de position restent hésitantes, entre soutien symbolique et évitement des sujets techniques.
Un soutien ambigu face à la crise sanitaire
Les élus du RN reconnaissent ne pas être des experts vétérinaires, ce qui les pousse à éviter de critiquer directement le protocole sanitaire du gouvernement. Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, s'est contentée de questionner la pertinence des abattages systématiques, sans proposer de solution alternative.
La stratégie du RN : un combat contre les traités de libre-échange
Pour contourner cette difficulté, le parti a recentré son discours sur la lutte contre les traités de libre-échange, notamment l'accord avec le Mercosur. Jordan Bardella, président du RN et député européen, a ainsi apporté son soutien aux agriculteurs en dénonçant les conséquences désastreuses de cet accord pour l'agriculture française.
Nous menons notamment un combat contre le Mercosur, donc je ne suis pas venu vous faire un discours ou un meeting, simplement, vous apporter notre soutien et vous dire qu'on est, évidemment, à vos côtés dans la bataille que vous menez contre un accord qui va entraîner des conséquences désastreuses pour l'agriculture française.
Le RN évite les débordements pour préserver son image
Contrairement à La France insoumise, les élus du RN s'affichent peu aux côtés des agriculteurs mobilisés, craignant d'être associés à d'éventuels débordements. Marine Le Pen a d'ailleurs critiqué l'usage de la force par le gouvernement, relayant une fausse information selon laquelle des hélicoptères auraient largué du gaz lacrymogène sur des manifestants. Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montrait en réalité des tirs depuis le sol.
Un gouvernement sous pression
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a dénoncé cette désinformation, alors que le gouvernement était interrogé sur la crise agricole. Marine Le Pen, absente des questions au gouvernement, a préféré dénoncer une confrontation entre ceux qui protègent et ceux qui nourrissent, tout en appelant à une solution concertée.
Une crise qui révèle les tensions politiques
Cette crise agricole met en lumière les divisions politiques en France, alors que le RN tente de capitaliser sur la colère des éleveurs sans s'engager pleinement. Entre soutien symbolique et calcul politique, le parti navigue en eaux troubles, cherchant à ne pas perdre sa crédibilité tout en évitant les pièges de la radicalité.