La Cour de cassation valide la condamnation d'Eric Zemmour pour provocation à la haine
La plus haute juridiction française a rejeté le pourvoi du président de Reconquête, confirmant ainsi sa condamnation pour complicité d'injure publique et provocation à la haine à l'encontre des mineurs isolés. Cette décision, rendue le 2 décembre, met un terme définitif à un procès qui a duré près de quatre ans.
Des propos jugés inacceptables
En septembre 2020, alors éditorialiste sur CNews, Eric Zemmour avait tenu des déclarations choc sur les mineurs isolés étrangers :
"Ils n'ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c'est tout ce qu'ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu'ils viennent."
La Cour de cassation a estimé que ces propos dépassaient les limites de la liberté d'expression, soulignant leur violence et leur généralité. Elle a rejeté toute légitimité à ces déclarations, même dans le cadre des débats sur la politique migratoire.
Des sanctions financières lourdes
En appel, Eric Zemmour avait été condamné à 100 jours-amende de 100 euros, soit 10 000 euros. Le directeur de publication de CNews, Jean-Christophe Thiery de Bercegol du Moulin, avait quant à lui écopé de 3 000 euros d'amende pour les infractions principales. La chaîne avait également été sanctionnée à hauteur de 200 000 euros par l'Arcom, une décision confirmée par le Conseil d'État en 2022.
Une double condamnation pour Zemmour
La Cour de cassation a également rejeté un autre recours de l'ancien candidat à la présidentielle, cette fois pour diffamation envers l'avocat Patrick Klugman. Zemmour avait accusé ce dernier de vouloir étouffer l'affaire Jérémie Cohen, un jeune homme juif mortellement percuté par un tramway en 2022. Il avait été condamné à 1 000 euros d'amende dans cette affaire.
Un contexte politique tendu
Cette condamnation intervient dans un climat politique marqué par la montée des discours extrêmes et les tensions autour de la politique migratoire. Alors que le gouvernement Lecornu II tente de rassurer sur la sécurité, ces affaires rappellent les risques liés à la banalisation des discours haineux dans le débat public.
La justice comme rempart démocratique
Pour les observateurs, cette décision de la Cour de cassation envoie un signal fort : la justice française ne tolérera pas les appels à la haine, même sous couvert de liberté d'expression. Une position saluée par les défenseurs des droits humains, alors que l'Europe observe avec inquiétude la progression des partis d'extrême droite.