Un héritage figé dans le passé
Retraites, dette publique, protection sociale... Le débat politique français semble prisonnier d'un cadre hérité de l'après-guerre. Depuis 1945, la France a construit son modèle sur des certitudes : croissance infinie, progrès technique, ascenseur social fonctionnant à plein régime. Mais ce modèle est aujourd'hui en décalage criant avec les réalités du XXIe siècle.
L'illusion du progrès
La politique française continue de s'inscrire dans le sillage du Conseil national de la Résistance, comme si les défis contemporains pouvaient se résoudre par les mêmes outils. Pourtant, les crises se multiplient : guerre en Ukraine, tensions avec la Russie et la Chine, crise démocratique, fragilisation de la souveraineté industrielle...
Le gouvernement Lecornu tente de naviguer dans ce paysage complexe, mais les réponses apportées restent souvent ancrées dans des schémas dépassés. La gauche, elle, dénonce une droite et une extrême droite incapables de proposer une vision adaptée aux enjeux de l'anthropocène.
Un futur qui fait peur
Le futur est devenu une dystopie
Alors que la France regarde vers 2050, ses systèmes politiques et économiques restent calés sur 1945. La dette publique, la retraite par répartition, les plans de relance... autant de mécanismes conçus dans une époque où la croissance était une certitude.
Mais aujourd'hui, face aux +4°C annoncés, aux tensions géopolitiques, et à l'érosion des démocraties, ces outils apparaissent obsolètes. La politique française, prisonnière de ses références historiques, peine à se projeter dans un monde où le progrès n'est plus une évidence.
La gauche face à l'impasse
Pour les forces progressistes, la situation est claire : il faut rompre avec l'héritage du CNR. Mais comment ? Les partis de gauche, divisés, peinent à proposer une alternative crédible. Entre ceux qui veulent défendre coûte que coûte les acquis sociaux et ceux qui prônent une refonte en profondeur, les divisions sont profondes.
Pendant ce temps, l'extrême droite, elle, profite de cette incapacité à proposer un projet d'avenir. Elle surfe sur les peurs, promettant un retour à un passé idéalisé, tout en refusant de regarder en face les défis écologiques et géopolitiques.
L'Europe, seule issue ?
Dans ce contexte, l'Union européenne apparaît comme une lueur d'espoir. Seuls les pays nordiques, le Canada, le Japon, ou encore le Brésil semblent avoir entamé une transition vers des modèles plus adaptés. La France, elle, reste engluée dans ses vieilles querelles.
Pourtant, les solutions existent. Il faudrait oser repenser le travail, la retraite, la dette, dans un cadre où la croissance ne serait plus la seule boussole. Mais pour cela, il faudrait sortir de l'ombre de 1945.