Une victoire pour le gouvernement, mais des fractures persistantes
L'Assemblée nationale a adopté, vendredi 5 décembre, la vaccination obligatoire contre la grippe pour les résidents d'Ehpad et les soignants libéraux, dans un contexte de tensions politiques exacerbées. Le texte, voté par 120 voix contre 54, marque un revirement après son rejet initial en première lecture. Seul le Rassemblement national (RN) a voté contre, tandis que La France insoumise (LFI), majoritairement opposée il y a un mois, s'est cette fois abstenue.
Un texte conditionné par la HAS
Le projet de loi, porté par le gouvernement, prévoit que la vaccination soit obligatoire sous réserve d'une recommandation de la Haute Autorité de santé (HAS). Cette mesure concerne les résidents d'Ehpad pendant la période épidémique, ainsi que les professionnels de santé libéraux listés dans un décret en Conseil d'État. Les sénateurs avaient supprimé l'obligation pour les résidents, mais les députés l'ont rétablie, soulignant leur volonté de renforcer la protection des populations vulnérables.
Une mesure symbolique dans un débat plus large
Cette décision intervient alors que la France fait face à une crise des vocations politiques, avec un désengagement croissant des citoyens envers les institutions. Le RN, farouchement opposé à cette mesure, y voit une atteinte aux libertés individuelles, tandis que LFI, divisée, a choisi l'abstention pour éviter une fracture supplémentaire.
"Une victoire idéologique du Rassemblement national",a déclaré Thomas Ménagé, député RN, en réaction à la création d'une participation financière pour les résidents stables en France.
Un enjeu de santé publique et de solidarité
Les députés ont également voté pour instaurer une participation financière pour les résidents stables en France, une mesure visant notamment les retraités américains bénéficiant du système de santé français sans cotiser. Cette initiative, portée par le député Horizons François Gernigon, a été saluée par une partie de la droite, mais critiquée par l'opposition de gauche pour son caractère stigmatisant.
Un contexte politique tendu
Dans un climat de guerre des droites en France, cette adoption reflète les divisions persistantes entre les partis. Le gouvernement, mené par le Premier ministre Sébastien Lecornu, tente de concilier impératifs sanitaires et cohésion sociale, mais se heurte à une opposition fragmentée. La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a annoncé un travail en cours pour évaluer l'impact de ces mesures, sans préciser de calendrier.