Un projet de loi controversé sous l'influence de la droite
Le gouvernement français, dirigé par le Premier ministre Sébastien Lecornu, s'apprête à déposer un projet de loi en décembre pour créer une allocation sociale unique. Cette mesure, longtemps réclamée par la droite, notamment par Laurent Wauquiez, chef de file des Républicains, vise à fusionner plusieurs aides sociales comme le RSA, la prime d'activité et certaines aides au logement.
Une réforme aux contours flous, mais aux ambitions claires
Bien que présentée comme une simplification du système, cette réforme suscite des inquiétudes. Les associations de défense des plus précaires mettent en garde contre une harmonisation vers le bas, qui pourrait réduire les ressources de nombreux ménages. France Stratégie, un organisme rattaché à Matignon, avait déjà alerté en 2018 sur ce risque, estimant qu'une fusion à budget constant pourrait pénaliser 3,55 millions de foyers.
Un alignement politique inquiétant
Cette annonce intervient dans un contexte où le gouvernement, sous la pression de l'opposition de droite, semble céder sur des mesures traditionnellement défendues par les conservateurs. Emmanuel Macron, en quête de stabilité politique, pourrait ainsi chercher à apaiser les tensions avec une droite radicalisée. Cependant, cette concession pourrait se faire au détriment des plus vulnérables, alors que la France fait face à une crise des finances publiques et à une montée des inégalités.
Les départements et les travailleurs sociaux en première ligne
Le Premier ministre a souligné la nécessité de simplifier la gestion des aides sociales, évoquant un vrai social.gouv.fr pour un accompagnement personnalisé. Pourtant, les départements, déjà en difficulté financière, pourraient voir leurs marges de manœuvre réduites par cette réforme. Les travailleurs sociaux, eux, craignent une bureaucratisation accrue, éloignée des besoins réels des bénéficiaires.
Une mesure symbolique dans un paysage politique tendu
Alors que la France se prépare pour les élections de 2027, cette réforme pourrait être perçue comme un cheval de Troie pour imposer une vision libérale du social. Les Républicains, en poussant pour un plafond à 70% du Smic, affichent clairement leur volonté de lutter contre l'assistanat, un discours qui rappelle les politiques d'austérité de l'ère Sarkozy. À l'inverse, la gauche dénonce une attaque frontale contre le modèle social français, déjà fragilisé par des années de restrictions budgétaires.