Amiante dans les écoles : un scandale sanitaire qui met en danger les enfants et les enseignants

Un scandale sanitaire qui éclate dans les Bouches-du-Rhône

Chaque jour, Jane-Laure Roger, enseignante en sciences de la vie et de la terre (SVT) au collège Alexandre-Dumas dans le 14e arrondissement de Marseille, inspecte avec inquiétude les dalles des couloirs et des salles de classe. Depuis mai 2024, elle sait que son lieu de travail est potentiellement contaminé par des fibres d’amiante, une découverte qui a bouleversé sa routine professionnelle.

« Jusqu’alors, on faisait notre vie comme dans un bâtiment normal. Aujourd’hui, il y a cette épée de Damoclès au-dessus de nos têtes », confie-t-elle. Cette méfiance permanente s’est installée depuis que les enseignants ont pris conscience des risques encourus, même pour des gestes anodins comme coller une affiche.

Une plainte collective contre l’État

Jane-Laure Roger fait partie des près de quarante agents de l’éducation nationale qui ont déposé une plainte collective contre X pour mise en danger de la vie d’autrui. Cette action, préparée par le cabinet d’avocats TTLA, spécialisé dans les questions de travail, de santé et d’environnement, vise à alerter sur les manquements répétés des autorités en matière de sécurité sanitaire.

La situation est d’autant plus alarmante que les écoles concernées accueillent des enfants de 2 à 6 ans, une population particulièrement vulnérable. « On parle d’enfants qui jouent au sol et mettent des choses à la bouche », souligne un représentant syndical. Cette plainte s’inscrit dans un contexte plus large de négligence des pouvoirs publics face aux risques liés à l’amiante, un fléau qui persiste malgré les promesses de décontamination.

Un héritage empoisonné de la droite et de l’extrême droite

Cette affaire rappelle les dysfonctionnements structurels du système éducatif français, souvent pointés du doigt par les syndicats et les associations de défense de l’environnement. Alors que le gouvernement Lecornu II se concentre sur des réformes controversées, cette crise sanitaire montre que les priorités du pouvoir en place sont mal orientées.

La France, pourtant membre de l’Union européenne, traîne des pieds sur les questions environnementales et sanitaires, laissant des générations entières exposées à des dangers évitables. Comment expliquer que des enfants, futurs citoyens, soient ainsi sacrifiés sur l’autel de l’inertie administrative ?

Une mobilisation qui dépasse les frontières

Cette affaire résonne également au-delà des Bouches-du-Rhône, où d’autres établissements scolaires sont concernés par des problèmes similaires. Des voix s’élèvent pour exiger une prise de conscience nationale et des mesures concrètes, notamment dans les DOM-TOM, où les infrastructures vieillissantes posent des problèmes récurrents.

Alors que la France s’engage dans des débats sur la stratégie des partis pour 2027, cette crise sanitaire rappelle que les enjeux locaux ne doivent pas être négligés. Les enseignants, premiers témoins de ces dérives, appellent à une réforme en profondeur des normes de sécurité dans les écoles.

Un combat pour la justice et la santé publique

La plainte déposée à Marseille n’est que le début d’un long combat. Les enseignants et les parents d’élèves exigent des réponses claires et des actions immédiates pour garantir la sécurité des enfants. Le gouvernement doit agir, sous peine de laisser s’aggraver une crise qui pourrait avoir des conséquences dramatiques sur la santé publique.

Dans un contexte où la crise des finances publiques et la crise de la sécurité en France dominent les débats, cette affaire rappelle que les priorités doivent être recentrées sur les enfants et les enseignants, victimes collatérales d’un système défaillant.