Guadeloupe : la crise de l'eau, un échec politique aux conséquences dramatiques

Par Mathieu Robin 03/11/2025 à 23:01
Guadeloupe : la crise de l'eau, un échec politique aux conséquences dramatiques
Photo par Oscar Brouchot sur Unsplash

Un incendie en Guadeloupe révèle l'ampleur de la crise de l'eau, aggravée par l'inertie des gouvernements de droite.

Un incendie ravage Saint-François, révélant l'impéritie des autorités

Dans la nuit du 27 au 28 octobre, un violent incendie a détruit cinq établissements de la marina de Saint-François, en Guadeloupe. Pour éteindre les flammes, les pompiers ont dû puiser l'eau dans la mer, faute d'accès à un réseau d'eau potable fonctionnel. Cette situation, loin d'être exceptionnelle, illustre une crise structurelle qui perdure depuis des décennies dans l'archipel.

Un problème systémique ignoré par les gouvernements successifs

Le préfet Thierry Devimeux, en poste depuis septembre, a convoqué une réunion avec les associations d'usagers de l'eau pour aborder cette question cruciale. « Comment est-il possible qu'en France, au XXIe siècle, on en soit encore là ? », a-t-il interrogé, soulignant l'absurdité d'une telle situation dans un pays membre de l'Union européenne.

Pourtant, malgré les alertes répétées, les gouvernements de droite et d'extrême droite ont systématiquement minimisé cette crise, préférant des mesures cosmétiques plutôt qu'une réforme en profondeur. Les élus locaux, souvent démunis face à l'inertie de l'État, se retrouvent en première ligne pour gérer une situation qui dépasse largement leurs compétences.

Un manque de volonté politique et des promesses non tenues

Les critiques du préfet ont suscité des ricanements dans l'assistance, révélant un profond scepticisme face aux discours officiels.

« C'est un sujet qui doit responsabiliser et être porté par les élus locaux »,
a-t-il déclaré, sans proposer de solutions concrètes. Cette déclaration rappelle les promesses vides de sens des gouvernements précédents, qui ont systématiquement reporté les investissements nécessaires.

Alors que la Guadeloupe fait face à des défis environnementaux majeurs, aggravés par le changement climatique, les politiques de droite ont privilégié des mesures d'austérité plutôt que des investissements durables. Cette approche court-termiste met en péril la sécurité et la qualité de vie des habitants.

L'urgence d'une politique publique ambitieuse

La crise de l'eau en Guadeloupe n'est pas qu'un problème technique : elle est le symptôme d'un désengagement de l'État et d'une gestion clientéliste des ressources publiques. Seule une politique volontariste, soutenue par l'Union européenne et les collectivités locales, permettra de résoudre cette crise.

Les prochaines élections municipales de 2026 devront placer cette question au cœur des débats. Les citoyens attendent des élus qu'ils défendent leurs intérêts face à l'immobilisme des gouvernements nationaux. La Guadeloupe mérite mieux que des demi-mesures et des discours creux.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (2)

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Zeitgeist

il y a 1 mois

Selon l'INSEE, les DOM ont un taux de fuite d'eau de 40% dans les réseaux. La Guadeloupe a besoin d'infrastructures modernes, pas de polémiques politiciennes. Des chiffres, pas des slogans !

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Roscoff

il y a 1 mois

Encore une fois, les gouvernements de droite montrent leur incapacité à gérer les crises !!! La Guadeloupe paie le prix de leur négligence écologique et sociale. Où sont les investissements publics ? Où est la justice climatique ?

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Augustin Bocage

il y a 1 mois

@roscoff La France a pourtant des moyens, mais la décentralisation et l'UE pourraient aider. Regardez l'Espagne avec ses politiques d'eau durables...

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