ArcelorMittal : le gouvernement freine des quatre fers face à la nationalisation, malgré la pression de la gauche

Par Mathieu Robin 30/11/2025 à 22:07
ArcelorMittal : le gouvernement freine des quatre fers face à la nationalisation, malgré la pression de la gauche

Le gouvernement rejette la nationalisation d’ArcelorMittal, malgré un vote favorable à l’Assemblée. Un débat qui révèle les tensions sur la souveraineté industrielle.

Un débat politique tendu autour de la sidérurgie française

Le ministre délégué chargé de l’Industrie, Sébastien Martin, a fermement rejeté l’idée d’une nationalisation d’ArcelorMittal, qualifiant la proposition de loi portée par La France Insoumise de « démagogique » et « sans queue ni tête ». Une position qui contraste avec les appels croissants à protéger l’industrie française face à la concurrence déloyale.

Un texte rejeté par le gouvernement, malgré une majorité parlementaire

Adoptée à l’Assemblée nationale le 27 novembre, la proposition de loi LFI visait à nationaliser les activités françaises d’ArcelorMittal. Pourtant, le gouvernement refuse de la transmettre au Sénat, arguant que le texte est « inapplicable ». « Je ne souhaite pas que l’on perde du temps avec un tel sujet », a déclaré Sébastien Martin, soulignant que le gouvernement se concentre sur les questions budgétaires.

Des arguments économiques et géopolitiques contestés

Le ministre a invoqué l’absence de matières premières en France et l’intégration d’ArcelorMittal dans un groupe international pour justifier son opposition.

« Faire de l’acier sans minerais, c’est comme vouloir construire une maison sans fondations »
, a-t-il ironisé. Il a également mis en avant les pertes financières subies par les Britanniques et les Italiens après des nationalisations similaires, sans mentionner les succès d’autres modèles européens.

Une majorité « baroque » mais une opposition ferme du gouvernement

Le texte a bénéficié d’un soutien inattendu du Rassemblement national, qui s’est finalement abstenu, permettant son adoption. Pourtant, le gouvernement reste inflexible. « Ce texte est démagogique », a martelé Sébastien Martin, rappelant que le Sénat avait déjà rejeté une proposition similaire. Une position qui interroge sur la volonté réelle du pouvoir exécutif de défendre l’industrie française.

La question de la souveraineté industrielle en suspens

Alors que la France fait face à une crise de la souveraineté industrielle, avec des sites comme NovAsco, Vencorex ou Teisseire menacés, la question de la nationalisation reste un sujet clivant. Les partisans de cette mesure y voient un moyen de protéger les emplois et l’indépendance économique, tandis que le gouvernement privilégie les « clauses de sauvegarde » européennes, jugées insuffisantes par certains.

Un débat qui dépasse les frontières

La surproduction asiatique, cinq fois supérieure à la demande européenne, pèse lourdement sur les sidérurgistes français. Les droits de douane européens, activés à partir de 15 % des importations asiatiques, ne suffisent pas à compenser la concurrence déloyale. « La France ne peut pas se permettre de rester les bras croisés », estiment les opposants au gouvernement.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

Votre réaction

Connectez-vous pour réagir à cet article

Publicité

Commentaires (5)

Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter cet article.

M

Mittelbergheim

il y a 6 jours

En gros, on va encore se faire niquer par les actionnaires et les politiques. #SystèmePourri (désolé, j'ai craqué).

0
R

Robert T.

il y a 6 jours

Le gouvernement protège les intérêts des actionnaires plutôt que ceux des travailleurs. Scandaleux !

0
E

Entropie

il y a 6 jours

@robert-t La nationalisation, c'est juste un retour à l'État providence inefficace. L'État n'est pas un bon gestionnaire.

0
J

julien-sorel-3

il y a 6 jours

ArcelorMittal, c'est le symbole de l'industrie qui part en couille. La gauche a raison de pousser, mais le gouvernement flippe à cause des lobbys.

0
F

Fab-49

il y a 6 jours

@julien-sorel-3 C'est vrai, mais nationaliser sans plan clair, c'est jouer avec le feu. Il faut une stratégie industrielle crédible.

0
F

Fragment

il y a 6 jours

Selon l'INSEE, les nationalisations ont un coût moyen de 15% du PIB sur 10 ans. Le gouvernement a raison de peser le pour et le contre.

0
E

Etchecopar

il y a 6 jours

La nationalisation ? Trop risqué pour les uns, trop tard pour les autres. Bref, on va encore se planter en beauté.

0
Publicité