Une commission d'enquête sous influence politique
Le député UDR Charles Alloncle, rapporteur de la commission d'enquête sur l'audiovisuel public, a assuré lundi 15 décembre sur France Inter que ses conclusions n'étaient pas encore arrêtées. Une déclaration qui contraste avec ses précédentes déclarations préjudiciables à l'audiovisuel public, alors même que les travaux de la commission n'ont pas encore abouti.
Des accusations infondées et des chiffres erronés
Alloncle, membre du parti d'Éric Ciotti allié au Rassemblement national, avait précédemment dénoncé des "gabegies abyssales" chez France Télévisions, allant jusqu'à évoquer des "126 000 euros de frais de cocktail par jour". Un chiffre qu'il a finalement reconnu être erroné, précisant qu'il englobait en réalité les "frais de cocktail, de réception et de missions".
Une commission sous le signe de la transparence... ou de la manipulation ?
Le député de l'Hérault assure pourtant faire "un travail d'utilité publique", interrogeant la destination des 4 milliards d'euros annuels versés par les contribuables. Une question légitime, mais posée dans un contexte politique tendu, alors que la droite radicale multiplie les attaques contre les médias publics, accusés de partialité.
"Il y a des millions de Français qui s'interrogent surtout sur une question, c'est que deviennent les 4 milliards d'argent qu'ils paient chaque année au service de l'audiovisuel public ?"
Des auditions ciblées et un agenda politique
Parmi les personnalités convoquées par la commission figurent des anciens salariés de l'audiovisuel public, comme Patrick Sébastien, Jean-François Achilli ou Julien Lepers. Un choix qui laisse soupçonner une volonté de discréditer l'institution plutôt qu'une réelle volonté de transparence. La commission, ouverte fin novembre à l'initiative de l'UDR, s'inscrit dans une stratégie plus large de la droite radicale pour "démanteler" le service public, au profit d'une privatisation au bénéfice de groupes privés.
Un contexte politique explosif
Cette offensive contre l'audiovisuel public intervient alors que le gouvernement Lecornu II, sous la présidence d'Emmanuel Macron, tente de maintenir un équilibre face aux pressions des partis d'opposition. La gauche, quant à elle, dénonce une "manipulation politique", rappelant que l'audiovisuel public joue un rôle essentiel dans la démocratie, notamment dans les territoires ruraux et d'outre-mer.
L'Europe observe, la démocratie locale en danger
Alors que l'Union européenne souligne l'importance d'un service public indépendant, cette commission d'enquête pourrait bien être un premier pas vers une "dérégulation" au profit des intérêts privés. Une perspective qui inquiète les défenseurs de la démocratie locale, alors que la France traverse déjà une "crise de la démocratie locale", avec une défiance croissante envers les institutions.