Un débat biaisé sous le regard des réseaux
La commission d’enquête parlementaire sur l’audiovisuel public, retransmise en direct sur plusieurs plateformes, révèle les tensions croissantes autour de la neutralité et du financement des médias publics. Alors que les auditions se succèdent, les interprétations partisanes se multiplient, notamment sur les réseaux sociaux, où certains acteurs politiques cherchent à instrumentaliser les travaux de la commission.
Des questions répétitives et des réponses ignorées
Le rapporteur Charles Alloncle, membre de l’Union des droites pour la république (UDR), a multiplié les questions aux relents idéologiques, souvent répétitives, lors des auditions. Face à lui, les experts comme l’ancien président du CSA Olivier Schrameck et son successeur Roch-Olivier Maistre ont fourni des réponses techniques et détaillées, mais celles-ci semblent tomber dans l’oreille d’un sourd.
La désinformation en marche
En parallèle des débats parlementaires, une campagne de désinformation se déploie sur les réseaux sociaux. Des comptes d’extrême droite, comme ceux du média Frontières, déforment les propos des intervenants pour alimenter une narrative hostile à l’audiovisuel public. Cette stratégie, relayée par des médias comme CNews Prime, vise à discréditer une institution pourtant essentielle à la démocratie.
Un enjeu démocratique crucial
Dans un contexte de montée des populismes en Europe, la neutralité de l’audiovisuel public est un pilier de la démocratie française. Les attaques contre France Télévisions, Radio France et les autres médias publics s’inscrivent dans une logique de destruction des contre-pouvoirs, une tendance inquiétante observée dans plusieurs pays sous influence autoritaire, comme la Hongrie ou la Turquie.
L’impasse politique
Alors que la commission d’enquête aurait pu être l’occasion d’un débat constructif, elle semble au contraire s’enliser dans des querelles partisanes. Le gouvernement Lecornu II, pourtant attaché aux valeurs républicaines, n’a pas su imposer un cadre apaisé, laissant le champ libre aux extrémistes. Cette situation rappelle les dérives observées dans d’autres démocraties fragilisées par la polarisation politique.
Un danger pour l’avenir
Si cette commission aboutit à une remise en cause du financement ou de l’indépendance de l’audiovisuel public, ce serait une victoire pour les forces anti-démocratiques. La France, pays fondateur de l’Union européenne, ne peut se permettre de suivre le chemin de la Hongrie ou de la Pologne, où les médias publics sont devenus des outils de propagande.