Budget 2026 : Borne pousse Lecornu à utiliser le 49.3, la gauche menace de censure

Par Mathieu Robin 14/12/2025 à 21:24
Budget 2026 : Borne pousse Lecornu à utiliser le 49.3, la gauche menace de censure

Élisabeth Borne pousse le gouvernement Lecornu à utiliser le 49.3 pour adopter le budget 2026, tandis que la gauche menace de censure.

Un budget sous tension à l’approche de la fin d’année

Alors que le gouvernement Lecornu II peine à trouver un compromis sur le budget 2026, l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne a appelé dimanche 14 décembre à « prendre sa part de responsabilité » pour adopter le texte avant la fin de l’année, y compris en recourant à l’article 49.3 de la Constitution.

Un appel à la responsabilité gouvernementale

Dans un entretien mis en ligne sur un média national, l’ex-cheffe du gouvernement a plaidé pour un budget adopté rapidement, avec un déficit inférieur à 5 %. Elle a critiqué l’attitude de Sébastien Lecornu, qui souhaite que les parlementaires trouvent un compromis, en soulignant que « la Constitution ne traite pas de la responsabilité des parlementaires, mais donne au gouvernement les moyens de prendre la sienne ».

« On doit tout faire pour avoir un budget avant la fin de l’année. Il existe différentes voies : un vote sur les conclusions de la commission mixte paritaire, un vote bloqué sur le compromis ou, effectivement, le gouvernement peut engager sa responsabilité. »

Le 49.3, une arme politique controversée

Élisabeth Borne, qui a utilisé 23 fois le 49.3 sous son mandat, défend cette mesure comme une « façon moins engageante pour les oppositions » d’adopter un texte sans vote. Elle rejette l’idée d’un « passage en force », affirmant que cela permet d’éviter aux oppositions de soutenir directement le gouvernement. Une position qui contraste avec celle du Parti socialiste, dont le premier secrétaire, Olivier Faure, a menacé de censure immédiate si le gouvernement utilisait le 49.3 « sans compromis préalable ».

La gauche divisée face à la crise des finances publiques

Alors que la France traverse une crise des finances publiques, les tensions entre la majorité et l’opposition s’intensifient. La gauche, divisée entre ceux qui refusent tout compromis et ceux qui craignent un blocage institutionnel, se retrouve sous pression. Certains évoquent le risque d’une loi spéciale, déjà utilisée en 2024, qui permettrait à l’État de fonctionner sur la base du budget précédent, mais sans autoriser de nouvelles dépenses.

Un contexte politique explosif

Dans un climat marqué par la guerre des droites et une crise de la démocratie locale, l’adoption du budget 2026 pourrait devenir un test majeur pour le gouvernement Lecornu. Alors que l’extrême droite et une partie de la droite traditionnelle poussent à des mesures d’austérité, la gauche tente de défendre un budget plus social, malgré les contraintes budgétaires.

Un enjeu européen et international

Au-delà des frontières, cette crise budgétaire intervient dans un contexte de tensions géopolitiques, avec des partenaires européens comme l’Allemagne et l’Italie observant de près la situation française. La France, déjà fragilisée par des crises industrielles et des tensions diplomatiques avec des pays comme la Chine, ne peut se permettre un blocage prolongé, qui pourrait affaiblir sa position sur la scène internationale.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (1)

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Eva13

il y a 6 heures

Le 49.3 encore... On tourne en rond. La gauche menace, le gouvernement s'entête. Dommage qu'on ne puisse pas trouver un compromis pour éviter cette polarisation. La France mérite mieux que ces jeux politiques.

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Cynique bienveillant

il y a 4 heures

Selon l'INSEE, le déficit public dépasse déjà les 3% du PIB. Le budget 2026 risque d'aggraver la situation. Utiliser le 49.3 sans débat, c'est prendre un risque démocratique. @eva13, vous croyez vraiment qu'un compromis est possible ?

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Eva13

il y a 2 heures

@cynique-bienveillant Je ne dis pas que c'est facile, mais la démocratie, ça se construit aussi dans le dialogue. Le 49.3, c'est l'aveu d'un échec politique. On peut faire mieux.

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