Un budget sous tension : Horizons refuse la compromission
À quelques heures du vote crucial sur les recettes du budget 2026, le groupe Horizons à l'Assemblée nationale maintient sa ligne dure. Paul Christophe, président du groupe, a réaffirmé ce vendredi matin que son parti ne voterait pas un texte jugé déséquilibré, malgré les pressions du gouvernement.
Nous avons toujours dit que ce budget devait être l'œuvre d'un compromis, mais pas de la compromission. Nous ne voterons pas n'importe quoi.
Cette position, soutenue par Édouard Philippe, s'oppose frontalement à la majorité présidentielle. Le Premier ministre Sébastien Lecornu avait brandi la menace d'un déficit de 30 milliards d'euros en cas de blocage, une stratégie jugée par Horizons comme une manœuvre de pression.
Un compromis contesté
La veille, un accord avait été trouvé sur la hausse de la CSG sur les revenus du capital, réduite de 2,8 à 1,4 milliard d'euros. Mais Horizons, bien que satisfait d'avoir protégé les petits épargnants, refuse de cautionner un budget qu'il juge trop déficitaire.
Paul Christophe rappelle que sous le gouvernement Philippe, en 2019, le déficit de la Sécurité sociale était de seulement 1 milliard d'euros. Aujourd'hui, il dépasse les 23 milliards, une trajectoire qu'il juge insoutenable.
La stratégie d'Horizons : peser sans céder
Le groupe Horizons, qui s'est abstenu sur la hausse de la CSG, entend jouer un rôle clé dans les débats. Selon Christophe, la suspension de la réforme des retraites est une mauvaise idée, et le texte manque de mesures d'économie.
La menace d'un vote contre le budget reste réelle, ce qui pourrait fragiliser la majorité présidentielle à quelques mois des élections municipales. Une situation qui illustre les tensions croissantes au sein de la droite française.
Un contexte politique explosif
Alors que Jordan Bardella est visé par une plainte pour favoritisme, et que Marine Le Pen doit passer en appel dans une affaire de fonds européens, la droite française traverse une crise de légitimité. Horizons, en refusant de se plier aux exigences du gouvernement, pourrait bien devenir le fer de lance d'une opposition de plus en plus radicale.
Reste à savoir si Édouard Philippe parviendra à imposer sa ligne, ou si le budget 2026 sera le théâtre d'une nouvelle fracture au sein de la majorité.