Budget 2026 : Lecornu en équilibre instable face à une droite rétrograde et une extrême droite menaçante
Sébastien Lecornu tente de gérer un budget 2026 sous haute tension, face à une droite rétrograde et une extrême droite menaçante.
Un Premier ministre sans filet dans un contexte explosif
Sébastien Lecornu incarne aujourd'hui une forme de paradoxe institutionnel : un chef de gouvernement privé de majorité, contraint de négocier sans cesse, et dont la marge de manœuvre se réduit comme peau de chagrin. Dans un contexte marqué par l'impopularité persistante d'Emmanuel Macron et les divisions à droite, le ministre des Armées devenu Premier ministre tente de jouer les équilibristes, mais les risques de dislocation politique restent élevés.
Une stratégie de survie face à l'obstruction
L'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale place Lecornu dans une position extrêmement fragile, où chaque vote budgétaire devient un exercice d'équilibriste. Les formations de droite, notamment Les Républicains, oscillent entre la tentation de la dissolution et la peur de se retrouver marginalisées. Quant au Rassemblement National, il profite de cette instabilité pour pousser ses pions, avec des propositions démagogiques sur la justice fiscale, qui menacent l'équilibre des finances publiques.
Face à cela, Lecornu mise sur une stratégie de neutralisation des oppositions, en exploitant leurs divisions. « C'est une course d'endurance très incertaine », reconnaît-il, tout en affichant une sincérité de façade : « Mon seul objectif, avec sincérité et bonne foi : éviter la crise qui plongerait le pays dans le déclin. »
La droite et l'extrême droite, freins à la justice fiscale
Alors que le débat sur la justice fiscale s'intensifie, les forces conservatrices et souverainistes freinent des quatre fers. Les Républicains, attachés à une vision régressive de la fiscalité, bloquent toute réforme ambitieuse, tandis que le RN instrumentalise le sujet pour diviser la gauche et gagner des voix.
Pourtant, comme le rappelle un rapport récent, une fiscalité plus juste pourrait réduire les inégalités et financer des investissements essentiels. Mais face à l'obstruction systématique de la droite, Lecornu se retrouve prisonnier de son propre immobilisme.
L'Europe, un rempart contre le déclin
Dans ce contexte, l'Union européenne apparaît comme un rempart contre les dérives nationalistes. Les mécanismes de solidarité européenne pourraient atténuer les effets d'une crise budgétaire, mais encore faudrait-il que la France joue pleinement son rôle. Or, avec une droite eurosceptique et une extrême droite hostile à Bruxelles, le risque d'isolement politique et économique se précise.
Lecornu, conscient de ces enjeux, tente de maintenir un cap pro-européen, mais son manque de majorité le contraint à des compromis dangereux. Sans une mobilisation claire en faveur de la justice sociale et fiscale, le pays pourrait glisser vers le déclin.
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