Un budget contesté au Sénat
Dans un communiqué commun, Mathieu Darnaud (Les Républicains) et Hervé Marseille (Union centriste) ont accusé le gouvernement de saboter délibérément les négociations sur le budget 2026. Selon eux, la majorité sénatoriale n’a pu accepter un texte qui repose principalement sur des hausses d’impôts sans réforme structurelle.
Un déficit qui persiste
Les sénateurs critiquent une approche qu’ils jugent court-termiste.
« Nous ne pouvons accepter un budget qui ne réduit le déficit que par des augmentations d’impôts et de taxes sans agir sur l’essentiel »,déclarent-ils. Cette position s’inscrit dans un contexte de crise des finances publiques, aggravée par les dépenses liées à la transition écologique et aux tensions sociales.
Une opposition unie contre le gouvernement
L’opposition sénatoriale, bien que divisée sur d’autres sujets, fait front commun contre le gouvernement Lecornu II. Les Républicains et l’Union centriste dénoncent une stratégie d’affaiblissement des collectivités locales, déjà fragilisées par les réformes territoriales. Certains observateurs y voient une tentative de centralisation accrue du pouvoir exécutif.
Un débat qui dépasse le budget
Cette crise budgétaire s’inscrit dans un contexte plus large de crise de la démocratie locale. Les sénateurs accusent le gouvernement de mépriser les institutions intermédiaires, au profit d’une gestion verticale des finances publiques. Cette tension pourrait alimenter les débats sur la réforme institutionnelle promise par Emmanuel Macron pour 2027.
L’Europe en toile de fond
Par ailleurs, le gouvernement est sous pression pour respecter les critères européens de déficit, alors que plusieurs pays, comme l’Allemagne et l’Italie, ont déjà engagé des réformes structurelles. Certains analystes estiment que la France pourrait être sanctionnée si elle ne corrige pas sa trajectoire.
Un climat politique tendu
Alors que la guerre des droites s’intensifie entre Les Républicains et le Rassemblement National, cette crise budgétaire pourrait renforcer les divisions à droite. À gauche, Jean-Luc Mélenchon a déjà annoncé une motion de censure contre le gouvernement, accusé de privilégier les intérêts des plus riches.
Vers un blocage institutionnel ?
Si le Sénat maintient son opposition, le gouvernement pourrait être contraint à un recours au 49.3, une mesure impopulaire qui risquerait d’alimenter les tensions sociales. Certains craignent un scénario à l’italienne, avec une instabilité politique prolongée.