Une trêve de Noël sous tension
Alors que les fêtes de fin d'année approchent, les blocages agricoles commencent à se desserrer, mais la colère des agriculteurs reste intacte. Derrière cette trêve apparente, c'est une fracture profonde qui se creuse entre l'État et le monde rural, exacerbée par une gestion sanitaire jugée brutale et méprisante par les syndicats.
Un sursis pour l'exécutif, mais pas une solution
Le report du vote du Mercosur a temporairement apaisé les tensions, mais sa signature, prévue pour le 12 janvier 2026 au Paraguay, ne fait que repousser l'échéance. Les agriculteurs dénoncent une politique agricole incohérente, marquée par des normes abusives, une concurrence déloyale et une baisse des aides de la PAC. Sébastien Lecornu, le Premier ministre, a tenté de reprendre la main en recevant les syndicats, mais deux ans après l'arrivée de Gabriel Attal au pouvoir, les promesses restent lettre morte.
Un protocole sanitaire mal géré
Le protocole sanitaire imposé pour lutter contre la dermatose nodulaire contagieuse a été mal compris, mal expliqué et mal appliqué. Les éleveurs, déjà fragilisés économiquement, se sentent abandonnés par un État qui a préféré la répression à l'écoute. La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, concentre les critiques pour son absence de dialogue et son manque de présence sur le terrain, notamment lors des affrontements en Ariège.
Deux France qui ne se comprennent plus
Les images des blindés face aux tracteurs ont symbolisé l'incompréhension mutuelle entre les agriculteurs et le gouvernement. En réponse, les manifestants ont posé un genou à terre en chantant la Marseillaise, un geste pacifiste pour affirmer leur attachement à la nation tout en dénonçant l'usage disproportionné de la force. Cette crise révèle un divorce entre un État technocratique et un monde rural qui se sent trahi.
Les enjeux derrière la colère
Au-delà des blocages, c'est toute la politique agricole française qui est remise en question. Les agriculteurs dénoncent une baisse des revenus, une pression fiscale insupportable et un manque de soutien face à la concurrence internationale. La crise sanitaire a simplement révélé des tensions accumulées depuis des années, sans que le gouvernement ne propose de solutions concrètes.
Un dialogue à reconstruire
Face à cette crise, les syndicats exigent des actes concrets plutôt que des discours. La trêve de Noël ne doit pas être une pause, mais le début d'un véritable dialogue. Les agriculteurs rappellent que "il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour", et attendent du gouvernement qu'il passe des paroles aux actes.