Un vote crucial pour l'avenir de la Sécurité sociale
Vendredi 5 décembre, l'Assemblée nationale se prononce sur la partie recettes du budget de la Sécurité sociale. Un vote qui s'annonce tendu, alors que le gouvernement Lecornu multiplie les concessions pour éviter un rejet qui plongerait le texte dans l'incertitude.
La gauche en position de force
Les tractations de la veille ont révélé un gouvernement sous pression, contraint de faire des compromis sur des mesures phares comme les franchises médicales ou le niveau des dépenses de l'Assurance maladie. Sébastien Lecornu, omniprésent au banc, a dû composer avec une opposition déterminée, notamment à gauche, où l'on exige des garanties sur la protection sociale.
Une CSG sur le capital amputée
Le compromis trouvé sur la contribution sociale généralisée (CSG) visant les revenus du capital illustre cette tension. Supprimée au Sénat après une première adoption à l'Assemblée, la mesure a été réintroduite sous une forme édulcorée, excluant plusieurs catégories et réduisant son rendement de 2,8 à 1,5 milliard d'euros. Une victoire pour la droite, mais un recul pour la gauche, qui dénonçait une mesure injuste.
Le Premier ministre en alerte
Sébastien Lecornu a demandé au directeur de la Sécurité sociale, Pierre Pribile, de lui transmettre tous les scénarios en cas de rejet du projet de loi de financement pour 2026. Une précaution qui révèle l'inquiétude de Matignon face à une adoption qui s'annonce plus qu'incertaine.
Le Sénat remanie le budget de l'État
Parallèlement, le Sénat a adopté la partie recettes du budget de l'État, mais en supprimant plusieurs milliards d'euros de hausses de prélèvements. Les sénateurs s'attaquent désormais aux dépenses, avant un vote final prévu le 15 décembre. Une nouvelle étape dans ce bras de fer budgétaire qui pourrait bien rebattre les cartes politiques.
"La Sécurité sociale ne peut pas être un jouet politique. Le gouvernement doit assumer ses responsabilités." — Un député de la majorité
Alors que l'échéance du 31 décembre approche, le gouvernement joue sa crédibilité sur ce dossier. Entre concessions et fermeté, la majorité tente de sauver un texte qui pourrait bien devenir le symbole d'un pouvoir affaibli.