Un budget sous tension
Les députés ont repris, mardi 2 décembre, les débats sur le projet de budget de la Sécurité sociale, un texte dont l’avenir semble plus qu’incertain. Les divisions au sein de la coalition gouvernementale et les tensions avec la gauche rendent l’adoption du texte extrêmement fragile.
Une coalition gouvernementale en lambeaux
L’ancien Premier ministre Édouard Philippe a clairement affiché son opposition au texte, jugeant qu’« en l’état, on ne peut pas voter pour ». Une position renforcée par Nathalie Colin-Oesterlé, oratrice du groupe Horizons, qui a qualifié le budget de « renoncement » face aux défis sociaux.
Cette fronde interne complique considérablement la tâche du Premier ministre Sébastien Lecornu, déjà en négociation avec le Parti socialiste. Le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a souligné l’importance de cette nouvelle lecture, après l’échec de la commission mixte paritaire.
Un rejet du texte aurait des conséquences dramatiques
En l’absence de budget, le déficit de la Sécurité sociale pourrait atteindre 30 milliards d’euros, selon les avertissements du gouvernement. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a quant à elle insisté sur la nécessité de contenir ce déficit « autour des 20 milliards d’euros » en 2026.
L’extrême droite et la gauche radicale unis contre le texte
Le Rassemblement national et La France insoumise ont affiché une opposition frontale, promettant de « combattre article après article » le projet. Avec 210 députés hostiles, l’adoption du budget repose désormais sur la bienveillance d’une partie de la gauche non-insoumise.
Le 49.3, solution de dernier recours ?
Certains députés évoquent le recours au 49.3 pour forcer l’adoption du texte, une option que l’entourage de Lecornu semble écarter.
« Il n’y a qu’un chemin, le compromis parlementaire »,a-t-on indiqué. Une position critiquée par le président du MoDem, Marc Fesneau, qui estime que « la meilleure solution reste le 49.3 ».
Des mesures clés reportées
Mardi soir, le gouvernement a annoncé le report de plusieurs mesures, dont l’augmentation de la CSG sur les revenus du patrimoine, obtenue par le PS en première lecture. Une concession qui illustre les difficultés à trouver un consensus.
La gauche radicale et l’extrême droite en embuscade
Alors que les débats se poursuivent jusqu’à dimanche, avec un vote solennel prévu le 9 décembre, les tensions politiques ne faiblissent pas. Le Premier ministre devra faire preuve de toute sa diplomatie pour éviter un échec cuisant.