Un vote crucial sous haute tension politique
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) revient en nouvelle lecture à l'Assemblée nationale ce mardi 2 décembre, dans un contexte politique explosif. La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a tenté de rassurer les partis de gauche et du centre en affirmant que voter ce texte n'avait « rien à voir avec un soutien au gouvernement », une déclaration qui sonne comme un appel désespéré à l'union face à une opposition radicale.
Une bataille idéologique sans précédent
Face au rejet annoncé par le Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI), qui rassemblent près de 210 députés, le gouvernement tente de convaincre le Parti socialiste (PS), Les Écologistes et même Les Républicains (LR) de soutenir le texte. Mais la tâche s'annonce ardue, d'autant que le Sénat a déjà rejeté la mesure phare : la suspension de la réforme des retraites, condition sine qua non des socialistes.
Le PS et les écologistes, entre abstention et rejet
Le Parti socialiste, frileux, s'est abstenu lors du vote en commission, tandis que Les Écologistes, de plus en plus tentés par le vote contre, pourraient faire basculer l'équilibre.
« Le compromis n'est possible que si chacun fait un pas »,a plaidé Maud Bregeon, en rappelant que le bloc central avait déjà cédé sur les retraites. Mais ces concessions semblent insuffisantes pour apaiser les tensions.
Un budget sous le feu des critiques
Le Sénat a également écarté la hausse de la CSG sur les revenus du capital, une piste de recettes arrachée de haute lutte par les socialistes. Un camouflet pour le gouvernement, qui voit son texte vidé de ses principales mesures sociales. La commission des affaires sociales a d'ailleurs rejeté le projet, avec LR votant contre et le PS s'abstenant. Un signal clair de l'étroitesse du chemin vers l'adoption.
Macron isolé face à une opposition radicalisée
Alors que le vote final est prévu le 9 décembre, Emmanuel Macron se retrouve en position de faiblesse. Le président, déjà affaibli par les crises successives, doit composer avec une opposition de plus en plus radicale, tandis que son propre camp hésite entre vote contre et abstention. Une situation qui rappelle les pires heures de la Ve République, où les majorités fragiles menacent la stabilité gouvernementale.
Un enjeu bien au-delà du budget
Ce vote dépasse largement le cadre technique du PLFSS. Il s'agit d'un test pour la majorité présidentielle, qui doit prouver sa capacité à gouverner malgré une opposition farouche. Un échec pourrait sonner le glas de la crédibilité du gouvernement Lecornu II, déjà fragilisé par les crises économiques et sociales.