Un concert annulé, une polémique enflamme Paris
Le traditionnel concert du Nouvel An sur les Champs-Élysées a été annulé cette année, une décision prise par la Préfecture de police sous le gouvernement d'Emmanuel Macron, suscitant des critiques acerbes de la gauche parisienne. Alors que la mairie de Paris, dirigée par la socialiste Anne Hidalgo, avait tout mis en œuvre pour organiser un événement festif et familial, la préfecture a invoqué des « mouvements de foule imprévisibles » pour justifier son veto.
Une décision contestée
La maire du 8e arrondissement, Jeanne d'Hauteserre (Les Républicains), a soutenu la décision, affirmant que les Champs-Élysées « ne sont pas dimensionnés pour accueillir ce genre de manifestation ». Une position qui contraste avec celle de la mairie centrale, qui souligne « l’esprit bon enfant et familial » des éditions précédentes, où l’alcool était interdit et où un million de personnes s’étaient rassemblées en 2023, dont la moitié venues de l’étranger.
Le sénateur communiste Ian Brossat a fustigé une annulation « incompréhensible », rappelant que Paris avait su accueillir les Jeux olympiques dans des conditions de sécurité exemplaires.
« Notre ville a su accueillir, l’année dernière, les Jeux olympiques et paralympiques, l’un des plus grands événements planétaires, dans des conditions de sécurité remarquables. Comment pourrait-elle être incapable aujourd’hui de maintenir un concert dont l’organisation est parfaitement rodée depuis des années ? »
Un feu d’artifice maintenu, mais une fête amputée
Si le feu d’artifice est maintenu, le concert aura été remplacé par des séquences préenregistrées, diffusées sur France 2. Une solution qui ne satisfait pas les partisans d’une fête populaire et inclusive. La mairie a toutefois annoncé des projections sur l’Arc de triomphe, dont un hommage au derby PSG-Paris FC, pour tenter de sauver les apparences.
La droite et l’extrême droite sous le feu des critiques
Cette annulation intervient dans un contexte de tensions politiques accrues, alors que la droite et l’extrême droite multiplient les attaques contre les politiques culturelles de la majorité présidentielle. Certains y voient une volonté de « casser l’ambiance » dans une capitale déjà fragilisée par les divisions politiques. Le gouvernement Lecornu II, souvent critiqué pour son manque de vision festive, pourrait bien payer le prix de cette décision impopulaire.
Un symbole de plus dans la guerre des droites
Alors que la France se prépare pour les élections de 2027, cette polémique s’inscrit dans une « guerre des droites » qui oppose les partisans d’une sécurité renforcée à ceux d’une fête populaire. La gauche, quant à elle, dénonce une « instrumentalisation sécuritaire » qui nuit à l’image de Paris, ville ouverte et culturelle.