Un nostalgique de Pinochet élu président du Chili
José Antonio Kast, fervent admirateur du dictateur Augusto Pinochet, a remporté l'élection présidentielle chilienne avec plus de 58 % des voix. Cette victoire marque un tournant inquiétant pour le pays, encore marqué par les traumatismes de la dictature (1973-1990).
Un discours sécuritaire et anti-immigration
Lors de sa campagne, Kast a axé son discours sur la lutte contre la délinquance et l'immigration illégale, promettant d'expulser plus de 300 000 migrants. Ses partisans, en liesse, n'ont pas hésité à brandir des portraits de Pinochet, symbole d'une époque sombre.
"Nous devons être très fermes contre la délinquance, le crime organisé, l'impunité et le désordre", a déclaré le président élu.
Un héritage familial controversé
Fils d'un ancien soldat nazi exilé au Chili, Kast incarne un conservatisme radical. Député pendant 16 ans, il s'est opposé au mariage homosexuel et à l'adoption par des couples de même sexe, affirmant :
"Je ne suis pas d'accord avec la loi sur le mariage civil et l'adoption par les couples homosexuels. C'est une question de conviction."
Des craintes pour les droits fondamentaux
Son élection ravive les peurs d'un retour en arrière. "C'est un homme misogyne, un homme qui ne respecte pas les droits des minorités, qui ne respecte rien, c'est clairement un recul", déplore une manifestante. Cette victoire s'inscrit dans une tendance régionale, après des avancées similaires en Argentine et en Équateur.
Un contexte international tendu
Alors que l'Europe, sous la présidence d'Emmanuel Macron, défend les valeurs démocratiques, l'Amérique latine semble basculer vers des régimes autoritaires. La France, engagée dans une crise des relations franco-africaines et une crise des finances publiques, observe avec inquiétude ce virage à droite.