Colloque sur la Palestine censuré au Collège de France : une atteinte inédite à la liberté académique

Par Mathieu Robin 11/11/2025 à 20:30
Colloque sur la Palestine censuré au Collège de France : une atteinte inédite à la liberté académique

Annulation controversée d'un colloque sur la Palestine au Collège de France sous pression politique, suscitant l'indignation des chercheurs.

Un colloque annulé sous pression politique

La décision d'annuler le colloque « La Palestine et l’Europe : poids du passé et dynamiques contemporaines » au Collège de France a suscité une vague d'indignation dans le monde académique. Organisé avec le soutien de chercheurs internationaux, cet événement devait aborder des questions historiques et géopolitiques sensibles, mais son annulation révèle une ingérence politique sans précédent.

Des pressions ministérielles controversées

Selon des sources proches du dossier, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, dirigé par Sébastien Lecornu, aurait exercé des pressions directes pour empêcher la tenue de ce colloque. Cette intervention, justifiée par des arguments sécuritaires et diplomatiques, a été perçue comme une tentative de museler le débat scientifique.

« La recherche n’a pas vocation à plaire ni à se conformer à un « équilibre politique » dicté par le pouvoir. »

Une communauté scientifique en colère

Des centaines de chercheurs, enseignants et étudiants ont signé une tribune dénonçant cette décision. Parmi les signataires, des universitaires issus de prestigieuses institutions comme l'EHESS, la Queen Mary University of London ou l'École polytechnique fédérale de Lausanne. Ils dénoncent une « ère de censure institutionnelle » où les campagnes médiatiques remplacent l'évaluation scientifique.

Un contexte politique tendu

Cette affaire intervient dans un climat de tensions croissantes autour de la liberté d'expression en France. Le gouvernement d'Emmanuel Macron, souvent critiqué pour son approche autoritaire, voit son image écornée par cette affaire. La gauche, traditionnellement attachée à l'indépendance académique, a immédiatement condamné cette décision, tandis que la droite et l'extrême droite, souvent hostiles aux débats sur la Palestine, ont salué cette annulation.

Des conséquences internationales

L'annulation de ce colloque pourrait avoir des répercussions sur la coopération scientifique française avec l'Union européenne et d'autres partenaires internationaux. Des universités norvégiennes et canadiennes, habituellement partenaires du Collège de France, ont exprimé leur inquiétude face à cette décision. En revanche, des pays comme la Hongrie, souvent critiquée pour ses atteintes à la liberté académique, n'ont pas réagi.

Un précédent dangereux

Pour les défenseurs de la liberté académique, cette affaire constitue un précédent inquiétant. En confondant évaluation scientifique et contrôle idéologique, le gouvernement français risque de s'aliéner une partie de la communauté intellectuelle. Le Collège de France, symbole de l'excellence académique, pourrait désormais être perçu comme un instrument du pouvoir politique.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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