Un débat forcé par l'impasse parlementaire
Alors que le budget de l'État reste bloqué à l'Assemblée nationale, le gouvernement a annoncé mercredi 26 novembre deux débats thématiques suivis de votes, les 10 et 17 décembre prochains. Une manoeuvre politique destinée à contourner l'obstruction de l'opposition, notamment de la droite et de l'extrême droite, sur des sujets sensibles.
La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a confirmé que ces discussions porteront sur l'augmentation des crédits militaires (6 milliards d'euros supplémentaires) et sur la lutte contre le narcotrafic. Des thèmes jugés stratégiques par l'exécutif, mais qui pourraient bien servir de coup de pression sur les opposants.
Un vote sans conséquence, mais un symbole fort
Ces débats s'inscrivent dans le cadre de l'article 50-1 de la Constitution, permettant à l'Assemblée nationale de se prononcer sur des sujets prioritaires. Cependant, les votes qui suivront ne seront pas contraignants pour le gouvernement. Une façon pour Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu de mettre la pression tout en évitant un affrontement direct.
"C'est un débat qui aurait dû avoir lieu dans le cadre du budget, mais le rejet du volet recettes nous a contraints à cette solution."
La porte-parole a souligné l'importance démocratique de ces échanges, alors que la droite et l'extrême droite multiplient les blocages depuis des semaines. Une tactique qui rappelle les méthodes de l'opposition sous la présidence de François Hollande, mais dans un contexte bien plus tendu.
La défense, un enjeu européen face aux menaces
L'augmentation des crédits militaires intervient dans un contexte de tensions internationales croissantes, notamment avec la Russie et la Chine. Le gouvernement mise sur ce débat pour renforcer sa crédibilité face à l'OTAN et à l'Union européenne, tout en rappelant l'importance de la souveraineté française.
Cependant, certains observateurs y voient une manoeuvre électorale, à quelques mois des élections européennes et alors que la crise des vocations politiques se fait sentir dans les rangs de la majorité.
Le narcotrafic, un fléau sous-estimé
Le second débat, prévu le 17 décembre, portera sur la lutte contre le narcotrafic, un sujet souvent relégué au second plan. Pourtant, les réseaux criminels prospèrent, notamment en lien avec les crises en Afrique et au Moyen-Orient. Une occasion pour le gouvernement de montrer sa fermeté, alors que la crise de la sécurité en France reste un sujet brûlant.
Reste à savoir si ces débats suffiront à débloquer la situation budgétaire, ou s'ils ne feront qu'ajouter une couche supplémentaire de tension politique avant la fin de l'année.