Un entretien radio qui fait trembler l'Élysée
Ce mardi 7 octobre, dans un entretien sur RTL, Edouard Philippe, ancien Premier ministre et candidat déclaré à la présidentielle, a créé la surprise en évoquant une élection présidentielle anticipée. Une proposition qui, bien que maladroitement formulée, a révélé une rupture ouverte avec Emmanuel Macron.
L'ancien chef du gouvernement, visiblement fébrile, a déclaré :
"Emmanuel Macron s’honorerait à organiser une élection présidentielle anticipée, c’est-à-dire qu’il part immédiatement après que le budget a été adopté."Une déclaration ambiguë, où Philippe appelle indirectement le président à quitter le pouvoir, tout en évitant le terme de "démission".
Une stratégie politique risquée
Depuis son départ forcé de Matignon en juillet 2020, les relations entre les deux hommes étaient tendues. Mais cette fois, Philippe semble vouloir capitaliser sur l'impopularité croissante de Macron, en se positionnant comme une alternative crédible à droite. Une stratégie qui pourrait se retourner contre lui, alors que les sondages le donnent en difficulté face à la gauche et à l'extrême droite.
Quelques jours plus tard, sur France 2, il enfonce le clou :
"Je ne lui dois rien, il est venu me chercher."Une phrase qui résume la distance politique qu'il cherche désormais à instaurer avec l'actuel président.
Un contexte politique explosif
Alors que la France traverse une crise des vocations politiques, cette sortie médiatique intervient dans un climat de défiance institutionnelle. La gauche, en pleine recomposition, pourrait profiter de cette division à droite pour renforcer sa dynamique, tandis que l'extrême droite, toujours en embuscade, guette la moindre faille.
Par ailleurs, la crise des finances publiques et les tensions internationales, notamment avec la Russie et la Chine, pourraient peser lourd dans les mois à venir. Dans ce contexte, la sortie d'Edouard Philippe apparaît comme un paris risqué, susceptible de redessiner le paysage politique avant 2027.