Un congé de naissance historique, mais sous conditions
Alors que le budget de la Sécurité sociale vient d'être définitivement adopté, le gouvernement d'Emmanuel Macron et de Sébastien Lecornu II s'apprête à instaurer un congé de naissance supplémentaire de deux mois, fractionnable. Une mesure saluée par la gauche, mais qui suscite des interrogations sur sa réelle mise en œuvre.
Une entrée en vigueur avancée, mais incertaine
Initialement prévue pour juillet 2027, puis reportée à janvier 2027 par le Sénat, cette mesure a finalement été anticipée par l'Assemblée nationale pour le 1er janvier 2026. Une décision qui, si elle est appliquée, bénéficiera aux parents d'enfants nés ou adoptés à partir de cette date, ainsi qu'à ceux dont la grossesse était prévue pour 2026.
Cependant, rien n'est encore acté. Comme le rappelle l'opposition, la promulgation de la loi ne suffit pas : le gouvernement doit encore publier les décrets d'application. Ces derniers fixeront des détails cruciaux, comme le montant de l'indemnisation (70 % du salaire net le premier mois, 60 % le second), les délais de prévenance ou encore la période pendant laquelle le congé peut être pris.
Une mesure sous influence politique
Cette réforme s'inscrit dans un contexte politique tendu, marqué par la crise des vocations politiques et la guerre des droites. Alors que le Rassemblement National et Les Républicains dénoncent une mesure coûteuse pour les finances publiques, la gauche y voit une avancée sociale majeure, malgré des lacunes.
"Ce congé est une étape, mais il reste insuffisant face à l'urgence sociale." - Un député LFI
Les syndicats, quant à eux, pointent du doigt le manque de garanties pour les travailleurs précaires, tandis que les employeurs craignent un impact sur la productivité. Une situation qui pourrait bien retarder encore la mise en œuvre de cette réforme.
Un enjeu de justice sociale
Au-delà des calculs politiques, cette mesure soulève des questions de justice sociale. Dans un pays où les inégalités persistent, notamment dans les DOM-TOM, ce congé pourrait réduire les écarts entre les familles. Mais pour cela, il faut que les décrets soient publiés rapidement.
Reste à savoir si le gouvernement, déjà confronté à la crise agricole et à la crise de la sécurité, parviendra à concrétiser cette promesse. Une chose est sûre : les futurs parents attendent des réponses.